Florence Humbert
Vins AOCL'art de se tirer une balle dans le pied
Le système français d'agrément des AOC continue de tirer la qualité vers le bas. Deux exemples parmi bien d'autres.
Dans notre précédent article sur la réforme des AOC (voir l'enquête intitulée «Ça tourne au vinaigre pour le terroir»), nous pointions déjà les dérives d'un système d'agrément devenu une machine à éliminer les différences au profit d'une standardisation systématique. Hélas, l'actualité récente semble confirmer notre diagnostic. Le côté ubuesque de notre mode de gestion des appellations d'origine suscite de plus en plus d'étonnement et d'indignation à l'étranger, comme en témoigne un article paru le 20 mai dernier dans le New York Times (1).
Uniformisation et médiocrité
Le critique oenologique Éric Asimov y conte les mésaventures de Jean-Paul Brun, propriétaire du domaine Les terres dorées, dans le Beaujolais. La quasi-totalité de sa cuvée 2007 de beaujolais l'Ancien (soit 300 hectolitres) vient d'être déclassée en vin de table au terme de trois dégustations successives, alors qu'une première fraction (31 hectolitres) de la même cuvée avait été agréée au début de l'année. Motif invoqué par la commission de dégustation : vin atypique présentant des arômes de caoutchouc, de champignons et une acidité volatile. Il s'agit pourtant du même vin. Car, selon le règlement de l'Institut national des appellations d'origine et de la qualité (Inao), les vins sont soumis à la dégustation d'agrément par lot
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