ENQUÊTE

Vins AOCÇa tourne au vinaigre pour le terroir

2007, l'année de tous les dangers pour la viniculture ? Deux réformes en préparation, celle de nos AOC et celle de l'OCM vin (organisation commune du marché), remettent en cause une culture millénaire.

En mars dernier, le couperet est tombé. L'une des deux cuves de côte-roannaise présentées à l'agrément par Philippe Peulet, vigneron à Ambierle (42), a été éliminée définitivement par la commission au terme de trois dégustations successives. À chaque fois pour un motif différent : « D'abord, c'était pour "odeurs de gouache et herbacée", puis pour vin "maigre et astringent" et, enfin, pour une "odeur d'écurie" (1)», précise Philippe Peulet. L'autre cuve, qui provenait des mêmes raisins a, elle, été agréée sans problème et pourra être vendue sous l'appellation côte-roannaise. Pourtant, ces vins avaient suscité l'enthousiasme d'un importateur américain qui en avait réservé 1 200 bouteilles. Contacté en urgence, il est revenu goûter les deux cuves et a confirmé son choix initial du vin de la cuve refusée, dont il a jugé la qualité nettement supérieure. Que le vin porte la mention vin de table ou côte-roannaise, les New-yorkais n'en ont que faire, pourvu qu'il soit bon !

Ni clairvoyance ni impartialité

Un cas isolé ? Loin s'en faut. On pourrait multiplier les exemples de vins de grande qualité écartés par les commissions d'agrément pour des vices de forme inexistants. Plus grave, pour être sûr de ne pas

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Florence Humbert

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