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Qualité des produitsLa face cachée des pannes

L’élaboration du projet de loi consommation, qui devrait être prochainement adopté, a permis d’aborder la question de la fiabilité des produits mis sur le marché et du service après-vente des fabricants. L’occasion pour les professionnels de se livrer à diverses évaluations. Nous nous sommes procuré une note interne sur le sujet.

Durée de la garantie, disponibilité des pièces détachées, coût des réparations… autant de sujets abordés dans le cadre des discussions autour du projet de loi sur la consommation en cours d’adoption. Dans ce contexte, le Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec) a « évalué les coûts et a analysé les changements que ces éventuelles modifications législatives induiraient » dans une note interne d’avril 2013 que nous nous sommes procurée.

On y apprend ainsi que, chaque année, « 3 à 4 % des foyers » font réparer un téléviseur dont le parc total est évalué à environ 50 millions d’unités. Par ailleurs, lorsqu’un téléviseur est vendu 400 € dans le commerce, le distributeur l’a en général acheté autour de 220 € au fabricant. Et sur cette somme, environ 8 € (soit 3,5 % du prix de vente) sont destinés à couvrir le coût de la garantie de deux ans.

La note du Simavelec révèle aussi que, bon an mal an, entre 17 et 20 millions de petits appareils électroniques, tels que les casques audio ou les lecteurs MP3/MP4, sont vendus chaque année. Combien tomberont en panne dans les mois ou les années qui suivent leur achat ? Faute de statistiques fiables, le syndicat a du mal à répondre à cette question. Malgré tout, il estime que « le taux de pannes cumulées sur 5 ans est de l’ordre de 9 à 10 %, autrement dit sur 100 produits de ce type commercialisés, 9 à 10 tomberont en panne dans les 5 ans ».

Des contrôles qualité variables

La note aborde enfin la question des séries d’articles défectueux dès la sortie des usines. Des défauts souvent identifiés après leur mise sur le marché. « Dans un projet de conception de produit, à son stade initial, l’achat d’un composant est "fléché" vers un sous-traitant donné, explique le Simavelec. Pour différentes raisons (délais trop longs, production insuffisante…), ultérieurement, la marque peut décider d’appeler un second sous-traitant en complément. Ce nouveau "portage" se réalise souvent dans des délais de temps très brefs (en raison d’une concurrence forte) et avec des processus de contrôle qualité plus courts que ceux prévus dans le projet initial. C’est cet "écart" par rapport à ce qui était prévu qui est source de difficultés potentielles. » Un risque visiblement admis par les industriels. Leurs nombreuses opérations de rappel de produits défectueux, organisées à destination des consommateurs, sont là pour en témoigner !

Arnaud de Blauwe

Arnaud de Blauwe

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