Anne-Sophie Stamane
SomnifèresEncore trop systématiques
Dépendance, chutes, troubles de la mémoire : les méfaits des somnifères chez les personnes âgées sont connus. Ils sont pourtant massivement prescrits. Dans un cas sur deux, c’est injustifié.
Les somnifères ne doivent être prescrits que pour de courtes durées, et dans tous les cas, pour quatre semaines maximum. Quant aux renouvellements d’ordonnance, ils sont à réserver aux situations exceptionnelles. Cette règle est valable pour tout le monde, mais encore plus pour les personnes âgées : les chutes ou les accidents de voiture que peuvent entraîner ces molécules ont pour elles des conséquences importantes, et les risques d’interactions avec d’autres médicaments sont élevés.
Pourtant, selon la Haute Autorité de santé (HAS), un tiers des plus de 65 ans prennent des somnifères de façon chronique. « Dans un cas sur deux, ces traitements ne seraient pas indiqués », note la HAS.
En réalité, chez les personnes âgées, seules une à deux plaintes sur dix concernant le sommeil relèveraient de l’insomnie à proprement parler. Les autres seraient à mettre en lien avec des angoisses, une dépression, des problèmes d’apnée du sommeil, des problèmes urinaires ou des douleurs, autant de troubles à traiter en tant que tels. Parfois même, la sensation de mal dormir tient aux changements physiologiques qui viennent avec l’âge : on dort plus dans la journée, moins la nuit.
Et si l’insomnie est véritable, le traitement par somnifère doit se faire sur le court terme, et il ne faut pas se priver d’explorer la piste des techniques de relaxation.