Anne-Sophie Stamane
GastroentériteLes vaccins en question
Suite à des cas d’invagination intestinale chez des nourrissons vaccinés contre la gastroentérite, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande aux parents de surveiller leur bébé dans le mois qui suit l’administration du vaccin.
Est-ce le prochain scandale sanitaire ? Suite à un article paru dans le « Canard enchaîné », l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a fait état de 47 cas, chez des nourrissons, d’invaginations intestinales aiguës, « dont quelques-uns d’issue fatale ». Ces accidents sont liés à une vaccination contre la gastroentérite par Rotarix ou RotaTeq. Les chiffres concernent la période 2006-2014, et sont probablement minorés. Les invaginations surviennent certes rarement, mais il s’agit là d’un effet indésirable grave, qui nécessite une prise en charge médicale dès les premiers symptômes.
Le risque lié à la vaccination est à prendre d’autant plus en considération que l’utilité d’une vaccination contre la gastroentérite, sous nos latitudes, est loin d’être prouvée. En France, cette maladie, courante chez les enfants de moins de 5 ans, se soigne facilement, et ne nécessite que rarement une hospitalisation. À supposer qu’un enfant traverse un épisode sévère, le système de soins est à même de le prendre en charge et de lui éviter les complications graves.
Malgré cette évidence, la vaccination par Rotarix ou RotaTeq est recommandée par le Haut Comité pour la santé publique (HCSP), qui estime qu’elle évite des séjours à l’hôpital. Face aux effets indésirables, peut-être sera-t-il amené à revoir sa position. En attendant, l’ANSM demande aux médecins de sensibiliser les familles qui optent pour la vaccination aux signes qui doivent les alerter : douleurs et ballonnements abdominaux, comportement inhabituel de l’enfant, vomissement, sang dans les selles, fièvre élevée.