NOS COMBATS

SantéPour garantir l'accès aux soins pour tous

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De nombreux usagers rencontrent des difficultés pour accéder à un médecin traitant, mais aussi à certains médecins spécialistes proches de leur domicile et au tarif de la sécurité sociale. L’UFC-Que Choisir se mobilise contre cette fracture sanitaire (accès géographique et financier aux soins), qui concerne les usagers des campagnes, au cœur de déserts médicaux, mais aussi ceux des villes, confrontés à des dépassements d’honoraires injustifiables. Elle publie une carte interactive sur la fracture sanitaire et lance une pétition "Accès aux soins - j'accuse l'Etat".

L'UFC-Que Choisir s'est mobilisée devant le ministère de la Santé pour dénoncer l'immobilisme du gouvernement face à l'aggravation des inégalités d'accès aux soins

Mobilisation des associations locales sur le terrain dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus

Mobilisation des associations locales sur le terrain dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus

Ce qu'il faut savoir

La fracture sanitaire à laquelle sont confrontés les patients a une double dimension, géographique et financière, que l’UFC-Que Choisir s’attache à mesurer et à dénoncer depuis 2012.

  • Tout d’abord, la dimension géographique révèle que jusqu’à 25,3 millions d’usagers vivent dans un territoire où l’offre de soins libérale est insuffisante. Pour les gynécologues, 24,8 % des femmes vivent dans un désert médical et ce sont 28,9 % des enfants qui vivent dans un désert médical pédiatrique. Si les déserts médicaux sont moins importants pour les généralistes (2,6 % de la population), 23,7 % des personnes éprouvent néanmoins des difficultés pour accéder à moins de 30 minutes de route à ce maillon essentiel du parcours de soins. 
  • Mais la fracture sanitaire est également financière. Les dépassements d’honoraires payés par les usagers ne cessent de croître, pour atteindre 3,5 milliards d’euros par an en 2021. Surtout, pour la plupart des spécialités, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins qui respectent le tarif de la Sécurité sociale. Ainsi, plus de 8 patientes et patients sur 10 manquent de gynécologues et d’ophtalmologues en secteur 1 (sans dépassements d’honoraires) à moins de 45 minutes de chez eux. Dès lors, les dépassements d’honoraires sont subis par les usagers.
  • D’après une enquête de nos bénévoles, la majorité des généralistes (51,5 %) ont refusé de prendre un nouveau patient en 2023, alors qu’ils étaient 44 % en 2019. Les principales raisons des refus évoqués par les médecins sont le fait qu’ils suivent déjà trop de patients (74 % des refus) et leur retraite qui approche (12 %).
  • Par ailleurs, 28 % des ophtalmologues interrogés ont refusé de planifier un rendez-vous pour une visite de contrôle pour un nouveau patient. En cas d’acceptation, le délai moyen d’attente pour un rendez-vous est de 65 jours, et peut même parfois être supérieur à 1 an. Ces délais sont réduits si les usagers s’adressent à des ophtalmologues pratiquant des dépassements d’honoraires…

Découvrez notre carte interactive sur la fracture sanitaire « Habitez-vous dans un désert médical ? ».

Malgré l’aggravation accélérée de la situation, les pouvoirs publics s’entêtent avec les vieilles lunes de l’incitation, qui ont pourtant fait la preuve de leur inefficacité.

Ainsi, après des centaines de millions d’euros dépensés en pure perte pour « encourager » les médecins à venir pratiquer dans les zones où ils sont attendus, le gouvernement doit désormais en venir à des mesures plus contraignantes.

De même, l’Option de pratique tarifaire maîtrisée Optam, entre-deux entre le secteur 1 à tarif sécurité sociale et le secteur 2 à honoraires libres, est vouée à un coûteux échec tant qu’on laisse la possibilité aux médecins d’opter pour le secteur 2 hors Optam.

Ce que nous demandons

  • L’instauration d’un conventionnement territorial des médecins, afin de garantir une meilleure répartition des professionnels de santé sur le territoire, et qui ne permette plus aux médecins de s’installer en zones surdotées, à l’exception du secteur 1 quand la situation l’exige ;
  • La fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres), à l’origine du développement incontrôlé des dépassements d’honoraires. Les nouveaux médecins ne devraient avoir le choix qu’entre un secteur 1 aux honoraires sans dépassements, mais revalorisés lorsque c’est nécessaire, et l’Optam, qui encadre les dépassements d’honoraires ;
  • La suppression des aides publiques aux médecins ne respectant pas le tarif de la sécurité sociale, à l’exception de l’Optam ;
  • L’organisation d’un système de désignation effective d’un médecin traitant à chaque usager qui en fait la demande.

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