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NutritionContre la pub de « malbouffe » ciblant les enfants

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88 % des publicités alimentaires destinées aux enfants promeuvent des produits particulièrement riches, notamment la restauration rapide, des confiseries ou du chocolat. Au vu de l’échec des engagements volontaires des industriels, l’UFC-Que Choisir demande l’interdiction par la loi des publicités pour les aliments de Nutri-Score D et E lors des programmes les plus regardés par les enfants.

Ce qu'il faut savoir

La France compte aujourd’hui 6 fois plus d’enfants obèses ou en surpoids que dans les années 1960, avec des conséquences graves pour la santé à l’âge adulte (diabète de type 2, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires…). Mais bien que la responsabilité des publicités soit désormais démontrée sans ambiguïté, l’encadrement du marketing à destination des enfants dépend encore largement du volontariat. Il y a d’une part les règles de déontologie définies par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité et le Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui s’appliquent à tous les annonceurs mais qui ne tiennent aucun compte des caractéristiques nutritionnelles des aliments promus. D’autre part, certaines entreprises agroalimentaires ont pris des engagements individuels, mais sur la base de critères nutritionnels parfaitement laxistes.

Afin d’étudier l’impact de ces engagements volontaires, l'UFC-Que Choisir a réalisé en octobre 2020 une étude sur le type d'aliments promus dans les publicités télévisées en fonction de leur intérêt nutritionnel (exprimé grâce au Nutri-Score). Dans le cas des aliments destinés à l’ensemble des consommateurs – enfants comme adultes –, on observe une répartition assez équilibrée sur l’ensemble des Nutri-Score. En revanche, pour les aliments destinés spécifiquement aux enfants, 88 % des spots concernent des aliments de Nutri-Score D et E, c’est-à-dire les deux classements les plus défavorables du point de vue nutritionnel (contre 43 % pour les aliments « tous publics »).

Dans le détail, 76 % des spots pour enfants concernent la restauration rapide, des confiseries ou du chocolat.

Sur les chaînes généralistes, les programmes pour enfants sont exempts de publicités alimentaires. En revanche, les programmes tous publics, très regardés par les enfants, sont la première source d’exposition aux publicités promouvant ces produits trop riches (62 % de l’exposition des 4-10 ans et 79 % des 11-14 ans). Quant à la chaîne thématique pour enfants étudiée (Gulli), elle représente à elle seule 38 % de l’exposition des 4-10 ans.

Les avancées obtenues

Depuis 2018, la loi dite « Gattolin » interdit les publicités sur les chaînes de France Télévision pendant les programmes destinés aux moins de 12 ans. Mais cette loi rate sa cible car, bien avant son entrée en vigueur, les industriels avaient déplacé leurs publicités vers les écrans tous publics qui proposent la majorité des programmes regardés par les enfants. En revanche, nous disposons désormais des recommandations les plus récentes en matière d’encadrement des publicités publiées par l’Organisation mondiale de la santé, la Cour des comptes et Santé publique France. Au vu de l’échec de l’autorégulation, ces instances recommandent d’établir un cadre obligatoire applicable à l’ensemble des programmes regardés par les enfants, interdisant la promotion des aliments les plus riches.

Ce que nous demandons

Ayant démontré que les engagements volontaires des industriels sont dans l’incapacité d’empêcher la promotion d’une alimentation déséquilibrée, nous demandons l’interdiction par la loi des publicités pour les aliments à destination des enfants de Nutri-Score D ou E dans les contenus audiovisuels regardés par un grand nombre d’enfants, sur l’ensemble des chaînes de télévision publiques et privées, généralistes et thématiques, ainsi que sur Internet.


(1) Obésité infantile : dites STOP à la publicité pour la « malbouffe », https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-obesite-infantile-dites-stop-a-la-publicite-pour-la-malbouffe-n82691/, 16/09/2020.

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