NOS COMBATS

Mobilité durablePour une révolution des modes de transport du quotidien

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Près de 45 % des Français n’ont pas le choix de leur moyen de transport et se retrouvent dépendants de la voiture, faute d’alternatives accessibles. Ce constat pèse lourd sur le budget des ménages, contribue aux émissions de gaz à effet de serre et renforce les inégalités entre les territoires. L’UFC-Que Choisir lance une mobilisation nationale pour interpeller les pouvoirs publics et faire de l’accès aux transports en commun une priorité. 

Ce que nous savons 

Les transports en commun : une alternative inaccessible pour des millions de Français

En France, le secteur des transports est responsable de 32 % des émissions de gaz à effet de serre et reste la principale source de pollution de l'air. Contrairement à d’autres secteurs où les émissions ont diminué, celles des transports continuent d’augmenter depuis 1990, en grande partie à cause de la domination de la voiture. Bien que 72 % des Français soient conscients de l’impact environnemental de leurs trajets, 45 % n’ont pas d’alternative à la voiture, car les infrastructures de transports collectifs sont insuffisantes ou inaccessibles.

Les zones rurales et périurbaines sont particulièrement affectées : 27 % des Français n’ont pas d’accès à un arrêt de transport en commun à moins de dix minutes de marche de chez eux, un pourcentage bien supérieur à celui observé dans d'autres pays européens comme le Royaume-Uni ou les pays nordiques. Dans plus de 80 départements, la moitié de la population n’a même pas d'accès à un arrêt de transport ferroviaire dans un rayon de dix minutes à vélo. Cette absence de transport public de proximité laisse plus de 11 millions de Français "captifs" de la voiture, contraints de l’utiliser même pour des trajets courts.

Un coût élevé pour les ménages et l’environnement

Cette dépendance à la voiture est coûteuse pour les foyers français. Selon l'INSEE, un ménage dépense en moyenne 3 805 € par an pour sa voiture (carburant, entretien, assurance), soit environ 317 € par mois. Ces dépenses peuvent atteindre près de 5 000 € dans les zones périurbaines et rurales, où l’usage de la voiture est indispensable. Cette situation accroît les inégalités économiques : les ménages les plus modestes consacrent en moyenne 21,3 % de leur revenu disponible aux dépenses de transport, contre 11,5 % pour les ménages les plus aisés.

En parallèle, la pollution de l'air générée par les transports est à l'origine de graves impacts sur la santé publique. Entre 2016 et 2019, la pollution atmosphérique a contribué à plus de 40 000 décès prématurés en France, principalement dus à des maladies respiratoires.  

Un souhait largement partagé pour des alternatives, mais une offre insuffisante

Notre enquête montre que les Français sont prêts à adopter des solutions plus écologiques, mais les infrastructures actuelles ne le permettent souvent pas. Par exemple, 51 % des personnes interrogées déclarent ne pas pouvoir utiliser les transports en commun simplement parce qu’il n’existe pas d’arrêt proche de chez eux. Pour 35 % d’entre eux, ce sont les horaires de passage trop contraignants qui posent problème.

Pour les trajets domicile-travail, 19 % des répondants seulement utilisent majoritairement les transports en commun. Pour les autres, l’absence de services réguliers et fiables constitue un obstacle majeur, et certains sont même obligés de prendre leur voiture  pour rejoindre la gare ou l’arrêt le plus proche. Par ailleurs, 54 % des Français déclarent qu’il leur est impossible d’aller travailler en transports en commun, principalement en raison de la faible densité de l’offre dans les zones éloignées des grands centres urbains.

Une fracture territoriale qui freine l’accès aux transports publics

La répartition inégale des infrastructures de transport exacerbe les disparités entre les régions. Dans les grandes agglomérations, les habitants disposent de réseaux de transport plus denses et diversifiés, tandis que dans les zones rurales, la voiture reste souvent l’unique option viable. Les infrastructures de transport en France ont historiquement favorisé les déplacements en voiture, laissant de nombreux territoires sans accès pratique aux réseaux de transport en commun.

Cette situation non seulement isole certaines populations, mais elle renforce également la fracture territoriale. Alors que le gouvernement encourage la réduction de l’usage de la voiture, de nombreux Français n’ont tout simplement pas d'alternative viable. Ce manque d’accès aux transports en commun constitue une entrave majeure à l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050, et freine la transition écologique que la France s’est engagée à réaliser.

Ce que nous demandons aux pouvoirs publics

Décarboner les transports est un enjeu majeur pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % à l’horizon 2030, objectifs que se sont fixés la France et l’Union européenne.

L’UFC-Que Choisir, prônant une consommation responsable respectueuse des enjeux environnementaux, sanitaires et sociétaux, appelle donc les pouvoirs publics à :

  • Investir dans les réseaux de transports en commun 

Les transports en commun sont un moyen économique et écologique de se déplacer pour les consommateurs. Ces derniers n’y ont pourtant pour beaucoup pas accès. Un choc d’offre est donc nécessaire pour rendre les transports publics accessibles et attractifs, y compris au-delà des zones urbaines. Or, certaines autorités organisatrices, étant donné la dépendance de leur financement à l’implantation géographique des entreprises, n’ont pas les moyens de proposer une telle offre actuellement. Une coordination du financement des autorités organisatrices de la mobilité locales faisant partie des mêmes bassins de vie se montre donc nécessaire. A ce titre, les régions, qui exercent parfois ces compétences lorsque la collectivité locale y a renoncé émergent comme les acteurs les plus pertinents. Par ailleurs, le soutien de l’Etat aux autorités organisatrices de la mobilité locales et l’élargissement des sources de financement de celles-ci sont nécessaires. De même, l’amélioration de la qualité de service, la régénération et l’entretien du réseau ferroviaire sont indispensables pour faire du train une réelle alternative à la voiture pour la mobilité quotidienne.

  • Repenser les infrastructures actuelles et définir l’aménagement du territoire à partir des modes alternatifs à la voiture  

Dans une perspective plus générale, transport et logement doivent être envisagés de pair, en priorisant l’installation de la population dans des zones desservies par les transports en commun ou dont la desserte est prévue ou réalistement réalisable. Cela renvoie en particulier à la prise en compte de cette dimension pour la délivrance des permis de construire de logements neufs par les communes et plus généralement aux règles définies par les plans locaux d’urbanisme ou les documents d’urbanisme. Une telle stratégie de mise en cohérence est la clef de voute, associée à des transports collectifs performants et un aménagement local propice à la marche et au vélo, pour offrir au consommateur un « droit à se déplacer et la liberté d’en choisir les moyens ».

  • Mettre à disposition des aménagements locaux permettant réellement le choix d’une mobilité douce et durable 

La marche et le vélo, dans le cas des transports en commun structurants, sont complémentaires. L’aménagement local est donc crucial pour permettre le report modal vers les transports en commun et l’intermodalité, alors que près de 50 % de la population française se trouve à dix minutes à vélo ou moins d’un arrêt de transport ferré. 

  • Fiabiliser les données disponibles sur la localisation des arrêts de transports en commun

Malgré les dispositions du règlement MMTIS, la disponibilité des données sur la localisation des arrêts de transports en commun, et a fortiori sur le niveau de service, n’est pas satisfaisante. En particulier, le référencement des arrêts de bus se montre partiel dans la base disponible sur le Point d'Accès National aux données de transport. L’utilisation complémentaire d’OpenStreetMap nous a permis d’enrichir la base de données de près de 38 000 arrêts (14 % du total), sans que l’exhaustivité ne soit garantie ni que nous puissions décrire avec précision les manques potentiels. Ainsi, il est nécessaire que les données disponibles soient complètes et fiabilisées.

 Notre campagne de communication et de mobilisation  

Pour sensibiliser le grand public et interpeller les pouvoirs publics, l’UFC-Que Choisir déploie une campagne de communication tant à l’échelle nationale qu’au niveau local à l’occasion de la Journée mondiale des transports durable, le 26 novembre.  

  • Une campagne vidéo innovante et immersive  

L’association a créé une vidéo pour mettre en scène un réseau fictif de "navettes volantes” reliant le Ministère des transports et divers zones blanches. Cette initiative audacieuse vise à illustrer de façon inédite et ironique le manque d’accès au transport en commun dans de nombreuses régions françaises. Cette mise en scène inattendue incitera le public à s’interroger sur les priorités du gouvernement concernant la mobilité durable.

  • Des actions locales menées par nos bénévoles

Partout en France, nos bénévoles installeront des panneaux dénonçant le nombre d’habitants non desservis en transport en commun et le nombre de tonnes de CO2 économisés si les services existaient.

Cette opération coup de poing a pour but de rendre visible les inégalités d’accès aux transports et l’impact environnemental que représente l’inaction des pouvoirs publics en mobilisant sur le terrain les habitants. 

 
  • Une mobilisation sur les réseaux sociaux 

Les consommateurs peuvent participer en ligne en partageant leurs témoignages, photos et expériences, pour montrer l’ampleur de la demande en faveur de transports en commun accessibles et interpeller les pouvoirs publics pour faire enfin bouger les lignes en utilisant le hashtag #LaMobilitéUnePriorité

 

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