#LaFuiteEnAvantSTOP aux fuites d'eau potable dans nos départements
Des milliards de litres d’eau potable sont perdus chaque année entre la quantité produite dans les unités de production et celle qui arrive au robinet des usagers, en raison des fuites dans les canalisations. A l’heure du réchauffement climatique, ce gaspillage est scandaleux. C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir milite pour un véritable plan de rénovation des réseaux.
Ce que nous savons
Avant même d’arriver dans nos robinets, en moyenne 1 litre d’eau sur 5 s’est déjà volatilisé. Au niveau national, cela correspond à 1 milliard de m3 d’eau de perdus.
Sachant qu’un Français utilise en moyenne quotidiennement 148 litres d’eau potable par jour, cette eau perdue représente la consommation annuelle de 18,5 millions d’habitants, soit celle cumulée des agglomérations de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice.
Le niveau de pertes est encore plus élevé dans les petites communes. 18 % des collectivités en France perdent près d’un litre sur deux, 45,4 % d’eau précisément.
Pour les départements les moins bien classés, la proportion d’eau potable perdue en moyenne peut atteindre ou dépasser 1 litre sur 3, 38 % par exemple à la Réunion, 34 % dans les Alpes de Haute Provence, 29 % dans l’Yonne....
Ces fuites considérables sont à imputer à la vétusté des réseaux de canalisations.
- Un sous-investissement historique
Notre réseau est vieillissant et, chaque année, nous ne remplaçons que 0,67% du parc. Sans un investissement bien plus massif, il faudrait 150 ans pour le renouveler entièrement. Or, les récentes annonces d’Emmanuel Macron sont une goutte d’eau : 180 millions d'euros d’aide par an alors qu’il en faudrait entre 2,5 et 3 milliards !
- Méconnaissance de l’état du réseau
Depuis la loi Grenelle 2 (2012) les collectivités ont l’obligation de publier leurs données sur les niveaux de fuite et de remplacement de leurs canalisations d’eau potable. Or, près d’une commune sur 2 ne remplit pas ces obligations, souvent par manque de moyens. Cette méconnaissance est à l’origine d’un gaspillage monumental.
Le scandale écologique se double d'une gabegie financière de plusieurs milliards d'euros supportée directement par les consommateurs, via leurs factures d’eau et redevances.
Nous, consommateurs, payons cette eau dans nos factures ! Et l’addition est salée : plus de 4 milliards d’euros payés par les Français pour ces fuites.
Les usagers domestiques continuent de payer au budget des agences de l’eau entre 51 % et 67% des redevances liées au prélèvement d’eau dans le milieu, alors que leur consommation nette ne représente que 24 % de l’eau produite. L’agriculture paie entre 2% et 15% pour une consommation annuelle de 48 % en moyenne (pas moins de 80 % en été). Il faut noter que non seulement, l'agriculture intensive est aujourd’hui en France le secteur le plus gros consommateur d’eau mais ce secteur est aussi l’un des plus gros pollueurs de cette ressource (utilisation massive de pesticides…)
Campagne #LaFuiteEnAvant
A l’heure du réchauffement climatique et de la raréfaction de la ressource « eau »,
L’UFC-Que Choisir se mobilise pour dénoncer et lutter contre ce scandale écologique et économique.
L’objectif est double :
- Alerter les consommateurs sur cette gabegie
- Faire pression sur les pouvoirs publics pour un véritable plan de renouvellement des réseaux (budget, aides techniques, solidarité envers les plus petites communes, etc.)
Pour répondre à ces objectifs, l’UFC-Que Choisir a décidé de lancer une campagne nationale, avec l'appui de son réseau d’associations locales.
A l’instar de Georges Perrec dans son livre “la disparition”, l’UFC-Que Choisir a choisi de faire disparaitre les lettres “O”, “AU” et “EAU des panneaux d’entrée des communes afin de sensibiliser les habitants et les élus aux fuites d’eau potable en France et dénoncer le gaspillage que cela entraine.
Mobilisez-vous à nos côtés en partageant cette campagne sur vos réseaux sociaux avec le hashtag #LaFuiteEnAvant :
Ce que nous demandons
Depuis de nombreuses années, l’UFC-Que Choisir milite pour une réforme ambitieuse de la politique de l’eau, qui est incohérente et archaïque depuis des décennies.
Des solutions simples, concrètes et efficaces existent :
- Une augmentation des ressources budgétaires des agences de l’eau, particulièrement grâce à l’augmentation des redevances prélèvement payées par les acteurs professionnels
- Un fléchage des aides des agences de l’eau vers les collectivités prioritaires en termes de de raréfaction de la ressource et de fuites d’eau
- Un renforcement des conditions d’accès aux aides des agences de l’eau pour les communes (connaissance des réseaux, prix de l’eau démontrant une capacité à contribuer au financement des travaux)
- La création dans tous les départements de services techniques d’appui aux petites collectivités
- La mise en place d’objectifs plus ambitieux sur les niveaux de taux de pertes autorisés