Modification du contrat d'assurance
Vous êtes souscripteur d’un contrat d’assurance de dommages (habitation, automobile) ou encore d’un contrat d’assurance de personnes (maladie, incapacité). Vous souhaitez rajouter une garantie (vous n’êtes pas couvert pour le vol dans votre contrat par exemple), modifier un plafond de garantie, remettre en vigueur un contrat suspendu. Vos enfants vont conduire également votre véhicule ou vous souhaitez tout simplement avoir une meilleure garantie ou une diminution du risque couvert. Vous devez donc modifier votre contrat d’assurance.
Ce que dit la loi
Par principe, la modification du contrat doit recueillir le consentement mutuel de l’assuré et de l’assureur, constaté dans un avenant signé des parties
Par exception, l’assuré a la possibilité, en cours de contrat, de proposer de sa propre initiative une modification portant sur le risque, les garanties ou les biens. L’absence de réponse de l’assureur dans les 10 jours vaudra acceptation de la demande de modification.
Cette procédure de modification unilatérale par l’assuré ne fonctionne pas pour les contrats d’assurance vie ou d’assurance maritime.
Articles L. 112-2 al. 7 et L. 112-3 du Code des assurances
Ce que vous pouvez faire
La loi exige le courrier recommandé pour cette procédure de prolongation ou de modification de la police d’assurance (article L. 112-2 al. 7 du Code des assurances). Cependant, pour éviter tout litige, vous pouvez demander cette modification par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette demande de modification doit être précise et contenir les éléments essentiels du contrat projeté.
Le délai de 10 jours court à compter du lendemain, à minuit, de la réception par l’assureur de la demande de modification. Le délai qui expirerait un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. En l’absence de stipulation particulière, la modification prendra effet à l’expiration de ces 10 jours. A contrario, si vous spécifiez dans votre demande une date de prise d’effet antérieure à ce délai de 10 jours, alors, si l’assureur n’a pas refusé la proposition de modification, il sera réputé l’avoir acceptée à compter de votre demande. Vous pouvez donc avoir tout intérêt à demander une prise d’effet immédiate (date d’envoi du courrier).
Devant quel tribunal agir
Depuis le 1er janvier 2020, la procédure civile est profondément réformée. Voici ce que vous devez maintenant connaître pour faire valoir vos droits en justice. Les nouvelles règles sont applicables aux procédures engagées à compter de cette date. Les instances judiciaires en cours au 1er janvier 2020 sont transférées en l’état et se poursuivront devant la nouvelle juridiction sans qu’aucune démarche ne soit nécessaire.
Avant de saisir la justice
En cas de litige, la recherche d’un accord amiable est d’abord à privilégier, comme une démarche écrite auprès de votre adversaire pour lui préciser vos attentes.
Vous pouvez vous adresser ensuite à un tiers impartial (médiateur de la consommation en cas de litige avec un professionnel ou conciliateur de justice, par exemple).
Attention, pour les demandes en justice inférieures à 5 000 €, vous serez tenu d’avoir recours notamment à la médiation ou à la conciliation préalablement à la saisine du juge. À défaut, votre demande en justice sera jugée irrecevable.
Il existe toutefois certaines exceptions :
- en cas de demande d’homologation d’un accord ;
- en cas de motif légitime (urgence ou circonstances rendant impossible l’obtention d’un accord amiable) ;
- quand la loi impose et organise un recours spécifique préalable à la saisine du juge.
Au-delà de 5 000 €, un juge peut aussi renvoyer les parties vers un conciliateur de justice s'il l'estime nécessaire.
Rappelez-vous enfin qu’il vous appartient de rassembler les preuves nécessaires pour faire valoir vos droits.
Article 4 loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016, article 750-1 du Code de procédure civile, article 9 du Code de procédure civile.
Quel tribunal ?
- Tribunal judiciaire
Le tribunal judiciaire est compétent pour les litiges en matière d’assurance. Les demandes en justice inférieures à 10 000 € pourront être jugées au siège du tribunal judiciaire ou auprès d’une chambre détachée de celui-ci appelée « tribunal de proximité ». Toutes les demandes supérieures à cette somme seront examinées exclusivement par le tribunal judiciaire.
Où ?
- Règles spécifiques en matière d’assurance
En matière d’assurance, il existe des règles spécifiques pour déterminer quel tribunal est territorialement compétent. Le principe est le suivant : le tribunal territorialement compétent est impérativement celui du domicile de l’assuré quand il s’agit d’une question relative à la fixation et au règlement des indemnités dues.
Ce principe comporte deux exceptions : d’une part, en matière d’immeubles ou de meubles par nature, le défendeur est assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés. D’autre part, s’il s’agit d’assurances contre les accidents de toute nature, l’assuré peut assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait dommageable. Dans cette seconde hypothèse, il s’agit d’un choix entre le tribunal du ressort de son domicile ou celui du fait dommageable.
Article R. 114-1 du Code des assurances.
- Règles de droit commun
Les litiges autres que le règlement des sinistres (tels que ceux portant sur le montant de la prime ou de la résiliation du contrat) relèvent du droit commun.
Le tribunal géographiquement compétent est, en principe, celui du lieu où réside la personne contre laquelle l’action est menée, appelée le défendeur.
Il est aussi possible, dans un litige portant sur l’exécution d’un contrat, de saisir le tribunal du lieu d’exécution de la prestation ou de la livraison de la chose.
Un consommateur en conflit avec un professionnel peut également opter pour le tribunal du lieu où il demeurait lors de la signature du contrat ou de la survenance du fait dommageable.
Articles 42 et 46 du Code de procédure civile et article R. 631-3 du Code de la consommation.
Bon à savoir. Vous pouvez consulter le site du ministère de la Justice pour savoir de quel tribunal dépend une commune : https://www.justice.fr/recherche/annuaires
Comment ?
Adressez au Service d’accueil unique du justiciable du tribunal judiciaire (SAUJ) un acte qui introduit l’instance. Les modes de saisine des tribunaux les plus courants sont :
- L’assignation
Le tribunal judiciaire peut être saisi par voie d’assignation. Il s’agit d’introduire une action en justice par un acte d’huissier transmis à l’adversaire. Cet acte l’informe qu’une procédure devant un tribunal est engagée contre lui. C’est le mode de saisine habituel de la justice. C’est une copie de cet acte appelé second original que l’on adresse au SAUJ.
- La requête
Pour les demandes ne dépassant pas la somme de 5 000 €, il est possible de saisir le tribunal en utilisant un formulaire de requête intitulé « Requête aux fins de saisine du tribunal judiciaire - Demande en paiement d’une somme inférieure ou égale à 5000 € ».
Vous pouvez vous procurer ce formulaire auprès du Service d’accueil unique du justiciable.
- La requête en injonction de payer
C’est une procédure simplifiée non contradictoire (vous n’êtes pas convoqué(e) à une audience) qui permet de réclamer une somme d’argent résultant entre autres d’un contrat, d’une lettre de change, d’un billet à ordre, d’un aval ou d’une cession de créance. Son emploi est possible devant le tribunal judiciaire.
Pour connaître les cas d’utilisation de cette procédure, voir la lettre type : « Requête en injonction de payer ».
- La requête en injonction de faire
C’est une procédure simplifiée non contradictoire (vous n’êtes pas convoqué(e) à une audience). Un formulaire destiné au juge permet de lui demander de contraindre la partie adverse à exécuter, dans un délai déterminé, une obligation issue d’un contrat (par exemple : livrer, réparer, rétablir un service…). Il ne s’agit pas d’une demande en paiement d’une somme d’argent. Cette procédure existe devant le tribunal judiciaire. Pour connaître les cas d’utilisation de cette procédure, voir la lettre type : « Requête en injonction de faire ».
À noterCe modèle de lettre a été rédigé par le Service d’Information Juridique de l’UFC-Que Choisir. Composé de juristes, il répond aux questions des abonnés à Que Choisir afin de leur indiquer la marche à suivre pour venir à bout de la plupart des problèmes de consommation qu’ils peuvent rencontrer dans leur vie quotidienne : produits défectueux et prestations de services peu satisfaisantes, contentieux en matière d’assurance ou de banque, litiges locataires-propriétaires, questions relatives à la copropriété etc.
Attention : ce modèle de lettre n’a pas vocation à se substituer à des conseils personnalisés qui pourraient vous être fournis par nos associations locales ou par des professionnels du droit. Il a pour objet de vous proposer une argumentation que vous jugez pertinente au regard de votre situation.