Résilier le contrat d’assurance habitation existant en cas d’achat d’un logement
Vous êtes sur le point de signer devant le notaire, celui-ci vous informe que l’assurance habitation du logement souscrite par le vendeur vous sera automatiquement transférée. Vous souhaitez résilier ce contrat.
Vous avez acheté un appartement ou une maison et vous vous demandez si vous pouvez résilier le contrat d’assurance habitation rattaché au logement.
Vous allez faire l’acquisition d’un logement et vous souhaitez savoir si vous devez souscrire une assurance habitation.
Ce que dit la loi
Lorsque vous achetez un logement déjà assuré par le vendeur, sachez que l’assurance vous sera transférée automatiquement lors de la vente. Cependant, vous pouvez toujours résilier ce contrat d’assurance sans avoir à justifier votre décision. Aucune clause du contrat d’assurance ne peut vous priver de ce droit ni prévoir le paiement d’une indemnité.
Vous pouvez mettre fin à l’assurance dès le jour de la signature de la vente définitive chez le notaire. Aucun délai ne vous est ensuite imposé pour faire cette démarche. Il est cependant préférable d’y procéder rapidement.
Lors de la vente, le notaire informe généralement le vendeur et l’acheteur de la situation en insérant une clause particulière dans l’acte authentique. Elle rappelle le principe de transmission de la police d’assurance à l’acquéreur, la nécessité pour le vendeur de prévenir son assurance de la vente, du choix qui s’offre alors à l’acquéreur (résiliation ou poursuite du contrat) ainsi que des conditions de cette assurance.
Exemple de clause :
L’acquéreur fera son affaire personnelle, à compter du jour de transfert de propriété, de la continuation ou de la résiliation des polices d’assurance garantissant actuellement le bien souscrites directement par le vendeur.
En cas d’achat en copropriété, l’assurance responsabilité civile est obligatoire pour chaque copropriétaire, occupant ou non le logement. Vous pouvez résilier cette police et devez en souscrire une autre. En revanche, cette faculté de résiliation ne concerne pas les polices d’assurance collectives souscrites par la copropriété.
Article L.121-10 du code des assurances.
Article 9-1 de la loi no 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis.
Bon à savoir
Dans l’acte de vente, une clause peut prévoir que l’acquéreur confie au vendeur le soin de résilier pour lui le contrat d’assurance au même moment qu’il informera l’assureur de la vente. Un mandat est alors rédigé en ce sens.
Exemple de clause :
L’acquéreur ne continuera pas les polices d’assurance actuelles garantissant le bien et confère à cet effet mandat au vendeur qui accepte de résilier les dits contrats lorsqu’il avertira son assureur de la vente.
À noter
Si vous souhaitez poursuivre le contrat d’assurance, il faudra tout de même prendre contact avec l’assureur afin que la police soit mise à votre nom et adaptée à votre situation.
Ce que vous pouvez faire
Envoyez votre résiliation en lettre recommandée, idéalement avec accusé de réception, à l’assureur du logement dès la signature définitive devant le notaire. Joignez les justificatifs nécessaires (attestation de vente délivrée par le notaire le jour de la signature). En parallèle, souscrivez un nouveau contrat d’assurance habitation auprès de l’assureur de votre choix.
N’hésitez pas à contacter l’assureur et votre notaire avant la signature définitive pour être renseigné(e) sur ces démarches.
Devant quel tribunal agir
Depuis le 1er janvier 2020, la procédure civile est profondément réformée. Voici ce que vous devez maintenant connaître pour faire valoir vos droits en justice. Les nouvelles règles sont applicables aux procédures engagées à compter de cette date. Les instances judiciaires en cours au 1er janvier 2020 sont transférées en l’état et se poursuivront devant la nouvelle juridiction sans qu’aucune démarche ne soit nécessaire.
Avant de saisir la justice
En cas de litige, la recherche d’un accord amiable est d’abord à privilégier, comme une démarche écrite auprès de votre adversaire pour lui préciser vos attentes.
Vous pouvez vous adresser ensuite à un tiers impartial (médiateur de la consommation en cas de litige avec un professionnel ou conciliateur de justice, par exemple).
Attention, pour les demandes en justice inférieures à 5 000 €, vous serez tenu d’avoir recours notamment à la médiation ou à la conciliation préalablement à la saisine du juge. À défaut, votre demande en justice sera jugée irrecevable.
Il existe toutefois certaines exceptions :
- en cas de demande d’homologation d’un accord ;
- en cas de motif légitime (urgence ou circonstances rendant impossible l’obtention d’un accord amiable) ;
- quand la loi impose et organise un recours spécifique préalable à la saisine du juge.
Au-delà de 5 000 €, un juge peut aussi renvoyer les parties vers un conciliateur de justice s'il l'estime nécessaire.
Rappelez-vous enfin qu’il vous appartient de rassembler les preuves nécessaires pour faire valoir vos droits.
Article 4 loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016, article 750-1 du code de procédure civile, article 9 du code de procédure civile.
Quel tribunal ?
- Tribunal judiciaire
Le tribunal judiciaire est compétent pour les litiges en matière d’assurance. Les demandes en justice inférieures à 10 000 € pourront être jugées au siège du tribunal judiciaire ou auprès d’une chambre détachée de celui-ci appelée « tribunal de proximité ». Toutes les demandes supérieures à cette somme seront examinées exclusivement par le tribunal judiciaire.
Où ?
- Règles spécifiques en matière d’assurance
En matière d’assurance, il existe des règles spécifiques pour déterminer quel tribunal est territorialement compétent. Le principe est le suivant : le tribunal territorialement compétent est impérativement celui du domicile de l’assuré quand il s’agit d’une question relative à la fixation et au règlement des indemnités dues.
Ce principe comporte deux exceptions : d’une part, en matière d’immeubles ou de meubles par nature, le défendeur est assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés. D’autre part, s’il s’agit d’assurances contre les accidents de toute nature, l’assuré peut assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait dommageable. Dans cette seconde hypothèse, il s’agit d’un choix entre le tribunal du ressort de son domicile ou celui du fait dommageable.
Article R. 114-1 du code des assurances.
- Règles de droit commun
Les litiges autres que le règlement des sinistres (tels que ceux portant sur le montant de la prime ou de la résiliation du contrat) relèvent du droit commun.
Le tribunal géographiquement compétent est, en principe, celui du lieu où réside la personne contre laquelle l’action est menée, appelée le défendeur.
Il est aussi possible, dans un litige portant sur l’exécution d’un contrat, de saisir le tribunal du lieu d’exécution de la prestation ou de la livraison de la chose.
Un consommateur en conflit avec un professionnel peut également opter pour le tribunal du lieu où il demeurait lors de la signature du contrat ou de la survenance du fait dommageable.
Articles 42 et 46 du code de procédure civile et article R. 631-3 du code de la consommation.
Bon à savoir. Vous pouvez consulter le site du ministère de la Justice pour savoir de quel tribunal dépend une commune : https://www.justice.fr/recherche/annuaires
Comment ?
Adressez au Service d’accueil unique du justiciable du tribunal judiciaire (SAUJ) un acte qui introduit l’instance. Les modes de saisine des tribunaux les plus courants sont :
- L’assignation
Le tribunal judiciaire peut être saisi par voie d’assignation. Il s’agit d’introduire une action en justice par un acte d’huissier transmis à l’adversaire. Cet acte l’informe qu’une procédure devant un tribunal est engagée contre lui. C’est le mode de saisine habituel de la justice. C’est une copie de cet acte appelé second original que l’on adresse au SAUJ.
- La requête
Pour les demandes ne dépassant pas la somme de 5 000 €, il est possible de saisir le tribunal en utilisant un formulaire de requête intitulé « Requête aux fins de saisine du tribunal judiciaire - Demande en paiement d’une somme inférieure ou égale à 5000 € ».
Vous pouvez vous procurer ce formulaire auprès du Service d’accueil unique du justiciable.
- La requête en injonction de payer
C’est une procédure simplifiée non contradictoire (vous n’êtes pas convoqué(e) à une audience) qui permet de réclamer une somme d’argent résultant entre autres d’un contrat, d’une lettre de change, d’un billet à ordre, d’un aval ou d’une cession de créance. Son emploi est possible devant le tribunal judiciaire.
Pour connaître les cas d’utilisation de cette procédure, voir la lettre type : « Requête en injonction de payer ».
- La requête en injonction de faire
C’est une procédure simplifiée non contradictoire (vous n’êtes pas convoqué(e) à une audience). Un formulaire destiné au juge permet de lui demander de contraindre la partie adverse à exécuter, dans un délai déterminé, une obligation issue d’un contrat (par exemple : livrer, réparer, rétablir un service…). Il ne s’agit pas d’une demande en paiement d’une somme d’argent. Cette procédure existe devant le tribunal judiciaire. Pour connaître les cas d’utilisation de cette procédure, voir la lettre type : « Requête en injonction de faire ».
À noterCe modèle de lettre a été rédigé par le Service d’Information Juridique de l’UFC-Que Choisir. Composé de juristes, il répond aux questions des abonnés à Que Choisir afin de leur indiquer la marche à suivre pour venir à bout de la plupart des problèmes de consommation qu’ils peuvent rencontrer dans leur vie quotidienne : produits défectueux et prestations de services peu satisfaisantes, contentieux en matière d’assurance ou de banque, litiges locataires-propriétaires, questions relatives à la copropriété etc.
Attention : ce modèle de lettre n’a pas vocation à se substituer à des conseils personnalisés qui pourraient vous être fournis par nos associations locales ou par des professionnels du droit. Il a pour objet de vous proposer une argumentation que vous jugez pertinente au regard de votre situation.