Laurent Baubeste
Rédacteur technique
Les plaques à induction ont le vent en poupe. Même si elles restent encore un peu chères, elles séduisent les consommateurs par leur design et leur efficacité. Rapidité, consommation et sécurité d’utilisation figurent parmi leurs atouts. Faut-il opter pour l’induction ? Quelle plaque de cuisson à induction choisir ? Que Choisir vous aide à faire le bon choix.
Si les deux types de plaques sont composées d’une plaque en verre vitrocéramique, leur système de chauffe diffère totalement. L’induction fonctionne grâce à un champ magnétique qui s’active au contact du métal du récipient. Si on retire le récipient de la zone à induction, celle-ci s’éteint alors automatiquement. Tous les récipients ne sont pas compatibles avec les plaques à induction. Si vous essayez d’utiliser une casserole sans fond ferromagnétique, la plaque de cuisson ne s’allumera tout simplement pas. La cuisson induction permet de monter très rapidement en température, permettant par exemple de faire bouillir de l’eau en très peu de temps. Elle est aussi plus économique : elle chauffe directement le fond du récipient et non son environnement, évitant toute déperdition d’énergie. De plus, lorsque le récipient est retiré, elle se coupe instantanément et il n’y a donc plus de risque d’oublier d’éteindre la plaque.
Les plaques dites vitrocéramiques, quant à elles, fonctionnent à l’image d’une plaque électrique en diffusant la chaleur produite non pas via un foyer en fonte, mais grâce à un système radiant ou halogène. C’est ce qui confère une plus grande sécurité d’utilisation aux plaques à induction. Contrairement aux foyers radiants (rougissants), les zones de cuisson à induction ne chauffent pas directement le verre vitrocéramique (seul le fond du récipient le chauffe). Le verre ne monte donc pas aussi haut en température et se refroidit plus rapidement. Ainsi, les plaques dites vitrocéramiques sont certes moins chères à l’achat et ne nécessitent pas de changer poêles et casseroles, mais elles sont plus gourmandes en énergie que le système à induction !
Vitrocéramique | Induction | |
---|---|---|
Nettoyage | - | + |
Montée en température | - | + |
Baisse de la température après utilisation | - | + |
Budget à l’achat | + | - |
Consommation électrique | - | + |
Compatibilité des récipients | + | - |
Sur une plaque à induction, seuls certains types d’ustensiles peuvent capter l’énergie électromagnétique dégagée par l’inducteur et la transformer en chaleur. Ces ustensiles doivent comporter un fond ferromagnétique (fonte, acier émaillé…). Pour savoir si vos poêles, cocottes et casseroles sont compatibles avec l’induction, vérifiez la présence du symbole « induction ». Le plus souvent, il est directement sérigraphié sous le fond de l’ustensile. Plus simplement, le mot « induction » peut également y être écrit en toutes lettres.
Une autre méthode consiste en un test simple. Placez un aimant sur le fond extérieur de la casserole. S’il reste aimanté, l’ustensile fonctionnera sur l’induction. Attention ! Si son fond n’est pas totalement plat, il est toutefois déconseillé de l’utiliser. Une vieille casserole émaillée fonctionnera sur un foyer induction mais si son fond n’est pas totalement plat ou homogène, des défauts de cuisson pourront être constatés.
Utilisée au quotidien, mieux vaut opter pour une plaque de cuisson facile à utiliser. Nous évaluons la facilité d’emploi de toutes les plaques de cuisson à induction testées.
Les performances de cuisson sont un critère essentiel dans le choix d’une plaque à induction. Celles-ci peuvent fortement varier d’un modèle à l’autre. Montée en température, cuisson à faible puissance et homogénéité de cuisson font ainsi partie des critères évalués lors de notre test de plaques de cuisson à induction.
Pour éviter une facture d’électricité trop salée, il est préférable de choisir une plaque à induction ayant une consommation raisonnable. Contrairement aux fours encastrables, les plaques induction ne disposent pas à ce jour d’étiquette énergie. Il existe pourtant quelques différences entre les modèles. C’est pourquoi lors de nos tests, nos experts mesurent la consommation électrique des différents modèles de plaques à induction. Les mesures sont ainsi effectuées durant le chauffage de l’eau, lors de la cuisson de crêpes, ainsi qu’en mode veille.
La grande majorité des plaques de cuisson à induction dispose de dimensions d’encastrement standard, à savoir 56 cm de large et 49 cm de profondeur. Ces mesures correspondent aux dimensions de la découpe dans le plan de travail et non aux dimensions extérieures de la plaque. La dimension du verre peut ainsi varier d’un modèle à l’autre. La largeur du verre est à prendre en compte si vous souhaitez implanter votre table contre un mur ou un meuble par exemple.
Plus étroits, les dominos sont des plaques de cuisson composées de seulement 1 à 2 zones. Leur largeur d’encastrement est limitée à 27 cm pour toujours 49 cm de profondeur.
De plus en plus de plaques à induction sont proposées en version extra-large. Ces modèles possèdent des dimensions d’encastrement spécifiques. Avant d’investir dans de tels modèles, pensez que le jour où la plaque induction tombera en panne, vous devrez racheter un modèle de même dimension. Une contrainte qui risque de limiter votre choix.
Les plaques à induction sont en règle générale relativement silencieuses. Leur niveau sonore peut cependant augmenter selon la puissance utilisée ou lors de l’utilisation du booster. Nous évaluons le bruit émis par les plaques à induction lors de nos tests.
Si votre plaque de cuisson ventile trop longtemps après utilisation, il se peut qu’il y ait un problème d’installation (aération insuffisante sous la plaque, par exemple). En revanche, rien d’anormal à ce que votre plaque fasse quelques bruits légers. Les cliquetis sont, par exemple, tout à fait normaux : c’est le bruit émis par la carte électronique afin de réguler la température. En cas de doute, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel.
La plupart des plaques à induction sont de couleur noire. Toutefois, il est possible d’en trouver dans des tons un peu plus clairs (gris, gris foncé, anthracite…), voire beiges ou blancs. Ces couleurs peuvent être plus salissantes et moins durables que le noir.
Le prix des plaques à induction peut varier de 200 € à plus de 1 000 €. Cette différence de prix se justifie avant tout par le nombre de feux et d’options proposées : plus leur nombre est élevé et leur flexibilité importante, plus le prix de la plaque de cuisson augmentera.
De nombreuses marques proposent des modèles de plaques à induction, qu’il s’agisse de marques de distributeurs ou de fabricants. Parmi les principales, citons notamment :
→ Observatoire des pannes
Votre plaque de cuisson induction est en panne ? Signalez votre appareil dans notre Observatoire des pannes !
Historiquement dotées de 4 zones, les plaques à induction ont su jouer la carte de l’innovation en proposant également des variantes à 3 zones. Cette 3e zone est généralement de grande largeur (supérieure à 28 cm), ce qui permet l’utilisation de grands récipients tels que des bassines à confiture, des plats à paëlla ou des poêles de large diamètre. Toutefois, les plaques 3 zones les moins chères sont le plus souvent équipées de 3 foyers conventionnels, ce qui équivaut à une table 4 zones à laquelle une zone a été retirée.
Les plaques à induction les plus généreuses peuvent compter jusqu’à 5 zones de cuisson, ce qui n’est pas sans poser quelques contraintes d’encastrement et de raccordement électrique.
Restent les « dominos », ces plaques de cuisson très étroites qui se composent uniquement de 2 zones de cuisson, voire d’une seule. Elles sont particulièrement appréciées en ville, dans les petits espaces, et peuvent remplacer le traditionnel domino de 2 plaques électriques en fonte qui équipe les kitchenettes.
Comme pour les plaques mixtes 3 + 1 (3 foyers gaz + 1 plaque électrique), il existe des plaques de cuisson mixtes à induction alliant le plus souvent 2 zones à induction à 2 foyers à gaz ou, plus rarement, à 2 foyers radiants.
Avantage : en combinant ces deux technologies, on fait fi des inconvénients de chacune pour choisir la plus adaptée à son récipient ou à sa recette. À noter, les plaques mixtes induction-gaz fonctionneront toujours en l’absence d’électricité, à l’exception de l’allumeur électrique. Un choix judicieux pour ceux qui habitent dans des zones où les coupures de courant sont fréquentes.
Les plaques avec zone extensible ou modulable sont de plus en plus répandues. De dimensions de 40 × 20 cm environ, cette zone XL est composée de plusieurs inducteurs indépendants et offre deux possibilités :
En 2011 sont apparus des modèles dotés d’une unique zone 100 % modulable. Le nombre de récipients et leur position sont détectés par la plaque. La puissance et la durée de cuisson sont réglables par l’intermédiaire d’un écran tactile.
De Dietrich et Gaggenau sont les deux précurseurs de cette innovation, mais leurs pianos à induction restent pour l’heure des produits de luxe (4 000 € environ). Cette technologie devrait cependant se généraliser et se démocratiser dans les années à venir.
Le fonctionnement des plaques à induction peut être perturbant pour bon nombre d’utilisateurs néophytes et devenir source de questions ou d’insatisfactions. De manière générale, les zones à induction s’adaptent au diamètre du fond du récipient utilisé, jusqu’à une certaine limite. Des récipients de trop faible diamètre ne fonctionneront pas forcément sur l’induction.
De même, si vous souhaitez exploiter l’intégralité de la puissance d’un foyer à induction, il faut impérativement utiliser un récipient dont le fond est de diamètre égal au foyer en question. L’efficacité de la zone à induction est liée au diamètre du récipient. S’il est plus petit que le diamètre minimal recommandé, il ne recevra qu’une partie de la puissance maximale de la zone.
Nous vous conseillons donc d’utiliser un récipient dont le diamètre du fond est le plus proche possible du diamètre de la zone de cuisson à induction. Attention à ne pas confondre le diamètre du fond et le diamètre du récipient. Cette différence est particulièrement importante pour les poêles à frire. Par exemple, une poêle de 28 cm aura un fond de 23 cm environ.
Enfin, pensez à bien lire le mode d’emploi de votre modèle de plaque à induction, vous y trouverez sûrement des précisions utiles à sa prise en main, chaque modèle pouvant avoir un comportement différent ou des fonctions spécifiques.
Contrairement aux plaques vitrocéramiques à foyers radiants ou à halogène, les plaques à induction bénéficient essentiellement de bandeaux de commandes à touches sensitives à effleurement. Elles permettent une utilisation sans force et s’activent plus ou moins aisément suivant leur sensibilité paramétrée en usine. Un point que nous prenons en compte lors de nos essais.
L’arrivée de plaques à induction à zones modulables a entraîné l’apparition d’écrans tactiles. Ils se vantent d’offrir un plus grand nombre de fonctions et une utilisation plus aisée. À voir en pratique, les différents écrans sensitifs n’offrant pas la même qualité d’usage.
La puissance des plaques à induction se situe entre 4 600 W et 7 600 W pour un modèle de 3 à 4 zones. Il s’agit de la puissance maximale annoncée ou puissance de raccordement électrique. La puissance de chaque zone individuelle est inférieure et varie entre 1 400 W pour un petit foyer et 5 000 W pour une zone large avec booster. Il est d’ailleurs fréquent d’avoir des zones de puissances différentes sur un même modèle, selon leur dimension. Certains foyers seront ainsi plus rapides, par exemple, pour faire bouillir de l’eau.
Outre la rapidité de chauffe, les plaques à induction sont aussi appréciées pour leur réactivité et leur flexibilité. Les nombreux niveaux de puissance (entre 9 et 20) permettent d’élever progressivement la température dans les récipients. Faire fondre du chocolat ou du beurre est aisé grâce aux puissances les plus faibles, quelques centaines de watts seulement.
Si vous n’êtes pas habitué à l’induction, vous risquez de vous laisser surprendre par sa rapidité de chauffe, mais aussi par le principe du booster. Le booster permet d’utiliser une zone de cuisson à une puissance très élevée, au-delà de sa puissance maximale. Pour fonctionner, il emprunte de la puissance aux zones complémentaires. Les inducteurs sont en effet couplés par paire. Le booster ne peut donc être utilisé simultanément sur deux inducteurs de la même paire. Dans de rares cas, tous les inducteurs d’une plaque peuvent même être couplés entre eux. Le booster affecté à une zone limitera alors la puissance de toutes les zones associées.
Sur les modèles 3 zones, le plus grand des foyers est en général indépendant des deux autres. Les deux plus petits fonctionnent donc de manière couplée. Il en est de même pour les 2 zones composant une zone extensible. Il ne sera donc pas possible d’utiliser simultanément la fonction booster sur les deux zones couplées. Si l’une de ces deux zones utilise le booster, la puissance de la seconde zone sera limitée (environ au niveau de puissance correspondant au « mijotage »).
Les minuteurs se révèlent particulièrement utiles. Généralement simples d’emploi, ils permettent de limiter la durée de la cuisson à une puissance donnée et vous préviennent par un signal sonore, plus ou moins audible et récurrent. Tout danger de laisser brûler ses aliments est ainsi écarté.
Attention, les plaques à induction ne possèdent pas toutes un minuteur. Si minuteur il y a, il peut être réservé à l’une ou l’autre des zones de cuisson. C’est principalement le cas des appareils d’entrée de gamme, plus radins sur les fonctionnalités proposées en série.
Les minuteurs doivent être simples à programmer. Et un afficheur, de préférence indépendant, doit vous permettre de visualiser le temps de cuisson restant. Des points que nous ne manquons pas de vérifier lors de nos tests.
Comme pour les lave-linge ou les fours, il existe désormais des plaques de cuisson à induction connectées. Cette option permet de piloter à distance la plaque, via une application dédiée, qui n’affranchit pas pour autant de toute surveillance.
Certains fabricants proposent par ailleurs de connecter directement plaque de cuisson et hotte de cuisine. Cela permet ainsi de déclencher automatiquement la ventilation en fonction de ce que vous avez sur le feu (nombre de foyers utilisés, puissance sélectionnée…). S’ils ne nécessitent pas forcément de connexion au réseau (wi-fi, Bluetooth…) ni d’application, les deux appareils doivent toutefois être compatibles (et généralement provenir du même fabricant).
9, 10, 12, 16… le nombre de sécurités fait l’objet de surenchères entre fabricants. Le point sur les principales sécurités et leur intérêt.
Type de sécurité | Fonction |
---|---|
Indicateur de chaleur résiduelle | Si la zone de cuisson ne chauffe pas directement, elle peut monter en température par l’intermédiaire du récipient posé dessus. L’indicateur de chaleur résiduelle permet d’identifier les zones encore trop chaudes, même une fois à l’arrêt. Dans la pratique, un témoin lumineux reste allumé tant que la température n’est pas inférieure au seuil de brûlure. |
Verrouillage des commandes | Cette sécurité s’active par appui sur une ou plusieurs touches. Elle permet d’inhiber le bandeau de commandes. Très utile pour protéger d’une utilisation maladroite par un enfant ou lors du nettoyage. |
Anti-débordement | Le fonctionnement de la plaque à induction est coupé en cas de débordement sur les commandes sensitives de la plaque. |
Anti-surchauffe | Un capteur de température permet de limiter le fonctionnement de tout ou partie de la plaque à induction. |
Détection de petits ustensiles | L’induction est compatible avec tout type d’ustensile ferromagnétique. Néanmoins, l’inducteur ne se mettra pas en route si l’ustensile est trop petit, de la taille d’un couvert par exemple. |
Absence de récipient | Présenté comme une sécurité, le détecteur d’absence de récipient est plutôt lié au principe de fonctionnement de l’induction. La présence d’un élément ferromagnétique reste en effet indispensable à son utilisation. |
Arrêt automatique | Certains modèles s’arrêtent automatiquement (ou réduisent leur puissance) après un certain temps sans intervention de l’utilisateur. Cette durée peut être variable en fonction de la puissance utilisée. De plusieurs heures à faible puissance à quelques minutes à puissance maximale ou du booster. |
La surface lisse, dure et sans boutons des plaques à induction simplifie l’entretien. Les touches sensitives peuvent être inhibées durant le nettoyage. De plus, les zones de cuisson à induction restent à une température faible comparée aux tables vitrocéramiques équipées d’halogènes ou de radiants, ce qui évite toute décoloration de la zone de cuisson.
Avant de commencer le nettoyage, il est nécessaire d’attendre le refroidissement de la plaque de cuisson. Pour nettoyer une plaque dotée d’une surface en verre, n’utilisez pas d’éponge abrasive (éponges à dos récurant ou tampons en paille métallique). Une éponge douce fera l’affaire. Dans le cas où des aliments auraient adhéré à la plaque, vous pouvez utiliser un grattoir plat. Évitez tout produit abrasif ! Certains produits spécifiques permettent de nettoyer la vitrocéramique tout en limitant les traces post-entretien.
En cas de débordement, nettoyez immédiatement la plaque. Attention aux produits sucrés en particulier, ils peuvent attacher à la plaque une fois durcis et abîmer les écailles microscopiques qui composent le verre vitrocéramique des plaques à induction.
En résumé, privilégiez un nettoyage rapide, mais fréquent, après chaque utilisation dans la mesure du possible.
Pour chauffer à puissance plus faible, une plaque à induction alterne des phases de fonctionnement et des phases de pause. Ce fonctionnement périodique est similaire à celui utilisé par les fours à micro-ondes, dès lors que l’on ne chauffe pas à puissance maximale.
Toutes les plaques à induction font du bruit. Plusieurs types de son se distinguent : cliquetis des relais lorsque la plaque ne fonctionne pas à puissance maximale, vibrations à puissance maximale, bruit de la ventilation de refroidissement… Ces bruits doivent cependant rester supportables.
Toutes les plaques à induction en ont un. S’il fonctionne de manière excessive, cela peut être dû à un défaut d’installation. Les plaques à induction doivent être suffisamment aérées. Si la plaque est installée au-dessus d’un four, la chaleur qui s’en dégage aura un impact sur la vitesse de refroidissement de la plaque induction et donc sur la durée de la ventilation.
Certaines contre-indications peuvent exister. Si vous portez un pacemaker ou une prothèse auditive, il est généralement conseillé de s’assurer de la compatibilité dudit appareil avec une plaque à induction.
Si vous désirez être conseillé et suivi durant vos éventuelles démarches, nos associations locales UFC-Que Choisir peuvent vous aider.
Laurent Baubeste
Rédacteur technique
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