Camille Gruhier
Montre avec accéléromètre, montre avec GPS, applicationComment mesurer sa vitesse de course
Plusieurs équipements permettent de mesurer sa vitesse et la distance parcourue en course ou en marche : application téléchargée sur un smartphone, montre GPS, podomètre… Chacun possède ses propres avantages et inconvénients.
Les applications pour smartphone
L’App Store (iPhone) et le Play Store (Android) regorgent d’applications mobiles de suivi d’activité sportive. Les plus connues sont Runkeeper, Runtastic ou encore Endomondo. Ces applis se reposent sur le GPS et la connexion 3G/4G de votre smartphone pour suivre votre parcours sur une carte. Disponibles gratuitement dans leur version de base, elles proposent des fonctions enrichies dès lors que vous passez à la version payante. Ainsi, en version gratuite, l’application affiche la vitesse instantanée, la distance parcourue, l’historique des activités, le parcours ou les calories brûlées. Un coach vocal vous renseigne sur vos performances pendant la course. Certaines offrent plus de fonctions, comme par exemple le suivi d’usure des chaussures ou la planification d’un entraînement. Pour aller plus loin, une version Premium (40 €/an environ) permet de planifier des entraînements, de définir des objectifs (accélérer, perdre du poids, etc.). Certaines applications proposent aussi des plans d’entraînement spécifiques (préparer un 10 km, un semi-marathon, un marathon, etc.). En payant, vous supprimerez également la publicité, parfois un peu trop présente.
Ces applications sont très précises. Mais côté vie privée, c’est une catastrophe : elles sont remarquablement indiscrètes. Elles savent par définition où vous vous trouvez, et ceux qui les proposent au public se réservent la possibilité de faire usage des données collectées pour cibler la publicité affichée. Si vous ne les reconfigurez pas, certaines applications informent par défaut vos amis, via Facebook, de votre entraînement du jour. C’est parfois ludique – une forme d’émulation entre sportifs peut naître – mais à la longue, c’est lassant.
Endomondo, Runkeeper et les autres sont généralement bien pensées, claires et simples à utiliser.
Le plus souvent, elles permettent aussi de mesurer votre vitesse à vélo, voire à skis ou en rollers. Inconvénient : il est assez difficile de suivre sa vitesse instantanée, à moins de tenir le smartphone à la main. Il est plus simple de consulter une montre (lire ci-dessous). Et il faut évidemment courir avec son smartphone, un appareil encombrant qui sous-entend l’achat d’une brassière (15-30 €).
→ Notre enquête sur les applis de sport et les données personnelles
Les montres GPS
Le prix d’entrée des montres GPS a fondu. On trouve désormais des modèles à 70 €, contre 150 € il y a quelques années. Comptez jusqu’à 500 € pour un modèle haut de gamme intégrant un capteur de fréquence cardiaque. La puce GPS exige quelques dizaines de secondes, parfois davantage, pour repérer les satellites. Sans le signal, votre parcours ne peut pas être consigné sur une carte. Dans des conditions de réception dégradées (rue étroite, ciel très nuageux ou forêt dense), cela ne fonctionne pas. En outre, l’autonomie est limitée à quelques heures. Il faut ensuite la recharger sur une base vendue avec. Chez Garmin, les entrées de gamme sont assez volumineuses et pas très esthétiques.
Néanmoins, ce produit a aussi des atouts sérieux. Tout d’abord, il est multisport : course, vélo, kayak, ski alpin ou ski de fond, kitesurf, moto… il fonctionne dans toutes les configurations. Les ondes du signal GPS ne passent pas sous l’eau, mais si la montre est étanche, vous pouvez l’utiliser en natation en mer ou en lac, en la glissant dans votre bonnet. La précision des mesures semble excellente. Si vous courez en forêt, à partir du moment où les satellites ont été repérés au préalable par la montre, les mesures seront fiables. Manifestement, le GPS reconstitue le parcours sans difficulté en cas de décrochage temporaire du signal. En version élaborée, les montres font également office d’altimètre. Appréciable pour un trail ou une randonnée en montagne.
Les montres GPS sont en général livrées avec un logiciel qui permet de consulter ses parcours sur PC. Une application mobile à installer sur son smartphone permet aussi de synchroniser l’appareil.
On peut également coupler une ceinture cardiofréquencemètre à la montre GPS pour surveiller son pouls (souvent vendue en option). Certaines montres GPS connectées affichent les notifications du smartphone (appels entrants, SMS, notifications Facebook et Twitter, etc.).
Une limite toutefois : contrairement aux applications mobiles qui s’appuient sur l’accéléromètre du smartphone, toutes les montres GPS ne sont pas utilisables en salle de sport. Sur la plupart des modèles, il faudra utiliser en plus un accéléromètre placé sur la chaussure.
→ Notre test des montres connectées
Le podomètre et le bracelet connecté
On trouve encore quelques podomètres, mais ces petits appareils clipsés à la ceinture ont pris un coup de vieux avec l’essor des bracelets connectés. Un podomètre compte le nombre de pas, évalue la distance parcourue et les calories dépensées. Éventuellement, il mesure votre cadence (le nombre de pas par intervalle, c’est-à-dire votre rythme), mais pas votre vitesse. Le bracelet connecté propose des fonctions similaires (certains modèles sont même équipés d’un cardiofréquencemètre), et va plus loin puisque l’utilisateur peut le synchroniser en Bluetooth avec son smartphone. Une application sert d’interface pour consulter ses données. Certains bracelets fonctionnent, comme les podomètres, avec une pile au lithium. Dans ce cas, l’autonomie dépasse plusieurs mois. Mais la plupart intègrent une batterie rechargeable. Ces appareils sont voués à mesurer son activité quotidienne, pas à évaluer ses performances en course à pied.
Mon smartphone, un vrai coach
Le smartphone s’est imposé comme un compagnon idéal pour les amateurs de course à pied, mais leur potentiel auprès des sportifs va au-delà. L’App Store et le Google Play Store consacrent une rubrique entière aux applications liées au bien-être et à la remise en forme. Randonnée pédestre, cyclisme, natation… De nombreux sports sont représentés. Certaines applications de fitness proposent aussi des exercices pour garder la forme, des programmes d’entraînement spécifiques (« 7 minutes par jour pendant 7 mois ») et d’autres pour manger plus sainement. Les plus intéressantes sont généralement payantes. Mais quelques euros pour retrouver la forme, c’est bon marché ! À moins que la lassitude ne vainque la motivation…