Florence Humbert
ChampignonsSecs, surgelés ou en conserve
Secs, surgelés ou en conserve, les champignons sont disponibles toute l’année et pratiques d’emploi. Mais chaque mode de conservation a ses espèces phares. Nos conseils pour bien les choisir.
Mis à part les quelques espèces cultivées (champignons de Paris, pleurotes, oreilles de Judas, shiitakés, etc.), la plupart des champignons ne se récoltent qu’à l’état sauvage. Ce sont donc des produits saisonniers par nature. Ainsi, les morilles annoncent le début du printemps sur les étals, suivies, à l’approche de l’été, par les girolles à l’orange éclatant, puis par les cèpes, les pieds de mouton et autres trompettes de la mort.
Les champignons en conserve, déshydratés ou surgelés que l’on trouve en grande surface n’ont certes pas le charme de la découverte au hasard des balades en forêt mais ils ont l’avantage d’être disponibles toute l’année et pratiques d’emploi.
Attention aux étiquetages trompeurs
Il existe plusieurs centaines d’espèces de champignon dans la nature. Si seule une petite partie d’entre elles est réellement toxique, la grande majorité ne présentent pas d’intérêt gastronomique. Au final, seules quelques dizaines d’espèces sont commercialisées. Il s’agit principalement d’espèces nobles : cèpe, chanterelle (ou girolle), morille, truffe, etc. Les espèces plus communes sont généralement conditionnées en mélanges. Le nom commun de l’espèce doit être mentionné sur les emballages, ainsi que son nom latin qui peut figurer seulement dans la liste des ingrédients.
Lorsque le produit est composé de deux espèces, le nom de chaque variété doit être mentionné, le premier nommé étant celui dont le pourcentage est le plus élevé. Les choses se compliquent avec les mélanges comportant un plus grand nombre d’espèces. Certaines dénominations prêtent en effet à confusion. Ainsi les intitulés du type « garniture forestière », « cocktail forestier » ou encore « mélange forestier » ne peuvent comporter que 50 % de champignons sauvages, le reste étant composé d’espèces cultivées !
Seules les « garnitures de champignons sylvestres », et autres « cocktails de champignons sylvestres » garantissent 100 % d’espèces sauvages.
Enfin, certaines variétés appartenant à une même famille sont plus qualitatives que d’autres. Parmi les bolets, par exemple, les cèpes (cèpes tête de nègre, cèpes de Bordeaux, cèpes d’été et cèpes des pins) sont les plus savoureux. Pour les cèpes, la couleur de la tranche est un critère important : plus elle est blanche, meilleur est le champignon.
La mention de la provenance est facultative
La plupart des champignons que l’on trouve dans le commerce viennent du monde entier : Chine, Inde, Turquie, Pakistan, pays de l’Est, Canada, etc. Leur qualité n’est pas forcément moindre que celle des champignons de nos forêts. Il n’empêche que l’indication de la provenance est une attente légitime des consommateurs. On aura donc tendance à accorder davantage de crédit aux marques qui mentionnent clairement l’origine de leur produit et à se méfier des mentions plus ou moins sibyllines telles que « Importation - Fabriqué en France », ou encore « Produit d’importation » ou « Fabriqué en France » qui pèchent par trop d’imprécision.
Trois technologies pour la conservation
Chaque mode de conservation a ses avantages et ses inconvénients. Et surtout, la qualité du résultat final varie selon les espèces.
Le séchage : il donne d’excellents résultats avec des espèces nobles comme les cèpes et les morilles, contrairement aux girolles et à certains tricholomes dont la texture devient coriace après déshydratation. Le principal atout du séchage est de renforcer la saveur des champignons. En revanche, il dénature leur consistance. Les champignons séchés seront donc utilisés de préférence comme ingrédients dans des sauces, des pâtes ou des risottos. Il suffit de les faire tremper pendant 15 à 30 minutes dans de l’eau chaude avant de les cuisiner.
La surgélation : mis à part quelques rares espèces comme la truffe (voir notre guide d’achat), la plupart des champignons contiennent beaucoup d’eau et se prêtent mal à la congélation. Préférez les produits qui ont été blanchis préalablement afin de leur faire rendre leur eau de végétation. Ils conserveront mieux leur texture que les champignons congelés à l’état cru. Après une légère décongélation, il suffira de les poêler sur feu vif.
La conserve : ce mode de conservation s’utilise surtout pour les girolles, les « grisets » (tricholomes terreux), les lactaires délicieux ou « sanguins » et les « mélanges forestiers ». Son principal atout : la praticité. Côté saveur, en revanche, la conserve laisse à désirer. La stérilisation dans un liquide saumuré abîme les produits. Il faut donc les rincer soigneusement sous l’eau courante avant de les utiliser.