Florence Humbert
VinsL’AOC, chef-d’œuvre en péril
Protéger les grands terroirs viticoles et le savoir-faire des hommes qui y façonnent des vins d’excellence… L’idée était belle. Mais, soumise à la pression de la recherche exclusive du profit, l’appellation d’origine contrôlée (AOC/AOP) est aujourd'hui galvaudée. Un noyau dur de vignerons se bat pour lui redonner tout son sens.
L’estampille de l’appellation d’origine contrôlée (AOC/AOP) sur une bouteille suffit-elle à garantir un produit de qualité, qui exprime son terroir ? En 1995, un test comparatif de vins français et étrangers organisé par Que Choisir avait déjà jeté le doute. Le jury, pourtant composé des dégustateurs chevronnés de la revue spécialisée Le rouge et le blanc, avait souvent été incapable d’identifier les provenances des échantillons qui lui étaient soumis. Alain Berger, directeur de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) avait alors reconnu que l’on « pouvait trouver sur le marché des produits scandaleux auréolés de l’AOC ». Seulement voilà, toute vérité n’est pas bonne à dire. Plutôt que de mettre un coup de pied dans la fourmilière et de redresser la barre, l’Inao préféra limoger l’imprudent et poursuivre sa politique du laisser-faire.
Deux décennies plus tard, rien n’a changé, bien au contraire. La situation s’est même aggravée. En 1935, dans l’esprit de ses créateurs, le baron Le Roy et le sénateur Capus, le label AOC était
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