ENQUÊTE

Vins de BordeauxPourquoi les prix flambent

Si les prix des vins de table sont restés raisonnables, ce n’est pas le cas de ceux des appellations plus renommées. Même en laissant de côté les ­premiers crus les plus prestigieux, des dizaines de bordeaux ont vu leur prix doubler ou tripler en une décennie. Comment en est-on arrivé là ?

Trop cher, le bordeaux ? La question ne désarçonne pas Allan Sichel, directeur de la société de négoce Sichel et prési­dent du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). Elle lui est souvent posée. Il y répond sans difficulté, avec un argument chiffré : « La moitié des ventes de bordeaux en France se font en grande distribution, au prix moyen de 5,80 € la bouteille », vente en bag-in-box (BiB) comprise. Néanmoins, Allan Sichel en convient, « les consommateurs voient les bordeaux comme des vins chers ». C’est évidemment lié à la célébrité des grands crus : Lafite Rothschild, Mouton Rothschild, Haut-Brion, Margaux, Latour ou Petrus. Ils s’échangent à plusieurs centaines d’euros la bouteille, voire plusieurs milliers quand le millésime est exceptionnel (château Petrus 2009 : 4 000 € !). La plupart des amateurs de vins en boiront à quelques occasions seulement dans leur vie, ce qui rend leur prix relativement secondaire.

Il en va autrement de la catégorie des bordeaux qu’on pourrait qualifier de moyen-supérieur. Cette vaste famille compte des centaines de références, vendues entre 25 et 75 € la bouteille. Trop cher

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Erwan Seznec

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