ENQUÊTE

Vins AOCRéforme au goût de bouchon

La nouvelle réglementation concernant les vins d'appellation d'origine contrôlée (AOC) doit s'appliquer au millésime 2009. L'occasion d'acquérir une nouvelle ­cré­dibilité auprès des consommateurs ? Pas sûr, tant on baigne encore dans le flou.

En septembre 2007, l'UFC-Que Choisir fustigeait la piètre qualité de nombreux vins vendus sous le label AOC (appellation d'origine contrôlée). Elle estimait alors que 20 à 40% des vins titulaires de ce label ne méritaient pas cette distinction. Un constat largement partagé dans le monde du vin, y compris parmi les instances officielles, même si rares étaient ceux qui avaient alors le courage de le dire à haute voix.

À l'évidence, le système des appellations d'origine, inventé dans les années 30 par le sénateur Joseph Capus, ne jouait plus son rôle. À sa création, il visait à protéger des contrefaçons les vins issus d'une aire géographique précise et élaborés selon des usages « locaux, loyaux et constants ». Si l'appellation ne garantissait, en fait, que l'authenticité des produits, une dimension qualitative implicite s'y était rapidement ajoutée, accompagnée d'une manne financière pour ses heureux bénéficiaires. Avec les changements du mode de consommation des vins à partir des années 80 et les bouleversements de la viticulture, l'obtention du prestigieux label est devenue une priorité pour chaque bassin de production, si petit soit-il. D'où la

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Florence Humbert

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