Arnaud de Blauwe
VinComme une odeur de vinaigre…
Que Choisir teste régulièrement la composition de vins, ou organise des dégustations à l’aveugle. Cette fois-ci, nous avons enquêté dans les coulisses de la filière viticole. Un monde opaque qui cache de lourds secrets, pas toujours éventés. Plongée au cœur du Bordelais et de la Bourgogne.
« Que met-on sur les pieds de vigne dans le Bordelais ? » C’est la question qu’a osé poser Valérie Murat, porte-parole de l’association Alerte aux toxiques ! En 2020, elle fait analyser les teneurs en résidus de pesticides jugés nocifs dans 22 bouteilles de bordeaux labellisées Haute valeur environnementale (HVE). Les résultats sont accablants. « L’audacieuse » les publie alors via le site de l’association, les grands médias embrayent… Et les ennuis commencent. Le puissant Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) juge ces informations « calomnieuses » et, avec plusieurs acteurs de la filière, l’attaque en justice. Il gagne. Celle qui se qualifie de lanceuse d’alerte doit leur verser un total de 125 000 € de dommages et intérêts.
Un coup de massue pour la jeune femme, qui se trouve à ce moment-là sans emploi. « Ils se sont dit : “Elle va recommencer.” Avec cette condamnation, ils ont voulu me faire taire. Mais c’est mal me connaître ! », assure Valérie Murat. Pour cette fille d’un viticulteur décédé en 2010 des suites d’un cancer, cela ne fait aucun doute : les pesticides que son père a longtemps
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Pascale Barlet