ENQUÊTE

Viande bovineLe retour de la croissance

Les hormones ne font plus la une des médias. Tous les élevages bovins seraient-ils devenus propres ? On voudrait pouvoir le croire.

Les crises sanitaires de ces dernières années (vache folle, poulet à la dioxine...) ont fini par faire oublier les anabolisants. Des produits que le langage populaire regroupe sous un même mot : hormones (voir encadré ci-dessous). Interdites dans l'Union européenne parce que suspectées d'être toxiques pour l'homme, elles augmentent la masse musculaire des bêtes traitées, spécialement des veaux et gros bovins. C'est tout bénéfice pour l'éleveur, qui gagne sur le poids et sur le temps d'engraissement. Or, aujourd'hui, si l'on entend moins parler de ces produits dopants, est-ce parce qu'ils ont disparu de nos élevages? C'est grosso modo la vision de la Direction générale de l'alimentation (DGAL), un service du ministère de l'Agriculture, qui n'a pas vraiment collaboré à cette enquête malgré nos diverses demandes. Tout juste avons-nous reçu un bilan succinct des plans de surveillance imposés par l'Union européenne. Chaque année, les États membres effectuent dans les exploitations des prélèvements «de manière aléatoire». Et, à la lecture des statistiques fournies, il y a en effet de quoi être serein. En 2002, l'objectif fixé par le plan de surveillance a été réalisé à 83% dans les filières bovine et porcine. Tous résidus chimiques confondus (facteurs de croissance, antibiotiques...), il n'y eut que 124 prélèvements positifs

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