ENQUÊTE

Vache folleRoulés dans la farine

Importations illicites, laxisme dans le processus de fabrication : la responsabilité des fabricants d'aliments pour bétail pèse lourd dans le dossier vache folle.

Vache folle : autopsie d'un scandale

Le monde agricole pas si blanc que ça ? Jean-Benoît Rault ne se fait pas d'illusion. En août dernier, son troupeau de 76 têtes était abattu après la découverte d'un cas d'ESB. « Dans la région, je sais que des éleveurs ont continué de donner des farines carnées aux bovins. Ça a dû se calmer avec tout le tapage qui a été fait autour de mon cas », nous déclarait-il en octobre dans sa ferme de Lingreville (50). D'autres témoignages, recueillis lors de cette enquête -et souvent volontairement « flous » -, vont dans ce sens. Des dérives qui ne sauraient toutefois disculper les fabricants d'aliments. Car il s'en passait de belles dans leurs usines ! Aux inévitables contaminations croisées accidentelles se greffaient celles qui l'étaient moins. Et qui ne pouvaient être ignorées.

Un exemple avec cette pratique -fréquente, semble-t-il- décrite par un enquêteur, fin connaisseur de ce milieu : « Quand un éleveur avait fini de nourrir une bande de porcs, par exemple, il se retrouvait avec un volume d'aliments contenant des farines animales sur les bras. Deux solutions se présentaient à lui : soit il écoulait ses stocks auprès de ses bovins, quand il en avait. Soit il les restituait au fabricant. À l'usine, ces retours se retrouvaient dans un

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Arnaud de Blauwe

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