Arnaud de Blauwe
Vache folleDix ans d'inertie
En Europe et en France, aux plans politique et judiciaire, la vache folle a donné lieu à de sérieux couacs.
Vache folle : autopsie d'un scandale
L'image est habituelle, la bande sonore moins. Ce 7 novembre, depuis l'Élysée, Jacques Chirac s'adresse aux Français à la télévision. Non pour annoncer un péril imminent ou une dissolution de l'Assemblée mais pour réclamer l'interdiction des farines animales. La crise sanitaire devient politique. Tout le monde se liguant alors pour « laver plus blanc que blanc », comme le déclarait Marie-José Nicoli, présidente de l'UFC-Choisir, au Journal du Dimanche du 24/12/00. De fait, une semaine après « l'injonction » présidentielle, c'est un Premier ministre très remonté qui annonce que les farines sont bel et bien « suspendues». La décision la plus forte de toutes celles prises (une demi-douzaine !), toujours « après avis des scientifiques », entre le 21 octobre, début de la crise avec la révélation de l'affaire de Villers-Bocage (voir p. 40), et fin 2000. Paradoxe, pendant ce temps, la recherche n'a pas progressé, les incertitudes scientifiques d'hier restant celles d'aujourd'hui. Et, jusque-là, ne nous assurait-on pas que les mesures en vigueur étaient « suffisantes » ?
Spécialiste des maladies à prion, le Pr Dominique Dormont, rencontré le 8 novembre au CEA (Commissariat à l'énergie atomique) de Fontenay-aux-Roses (94), le confirme : « La politique va plus loin que la science. On connaît
Article réservé aux abonnés
Abonnez-vous et accédez immédiatement à tout le contenu du site QueChoisir.org
Découvrir nos offresDéjà abonné ? Se connecter