Arnaud de Blauwe
Vache folleAux portes des abattoirs
Contrôles insuffisants, fraudes à l'identification, les acteurs de la filière bovine ont su s'engouffrer dans les failles du système.
Vache folle : autopsie d'un scandale
Ce matin de décembre, au téléphone, le procureur de Bernay (27), Philippe Stelmach, est atterré. Fin octobre 2000, c'est lui qui a mis le feu aux poudres en annonçant qu'un négociant de Beuzeville (27), Claude Demeulenaere, avait tenté de passer en douce une vache atteinte d'ESB à l'abattoir de Villers-Bocage (14). Un site qui fournit notamment Carrefour en viande. La seconde crise de la vache folle éclatait. Mais pendant que le consommateur s'affolait, la justice découvrait quelques-unes des sales pratiques de la filière bovine. « Près de Beuzeville, un équarrisseur a accepté sur un an de 600 à 900 carcasses d'animaux sans identification(1) », raconte Philippe Stelmach. Voilà qui sème le trouble : un peu partout en France, des bêtes non ou mal identifiées ne franchiraient-elles pas les portes des abattoirs pour se retrouver ensuite dans la chaîne alimentaire ? Certes, les DSV (Directions des services vétérinaires, une par département) veillent. Mais les contrôles qu'elles mènent ne sont ni infaillibles ni permanents.Ainsi, de tous les témoignages récoltés lors de cette enquête et confirmant ce point, citons-en quelques-uns. Tout d'abord, celui d'un agent de la répression des fraudes, en pointe sur le dossier du boeuf : « Les DSV n'ont pas une culture de
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