ENQUÊTE

TsunamiLes accrocs d'Accor

Pour l'Association des victimes du Sofitel de Khao-Lak, le géant français de l'hôtellerie n'a pas rempli les obligations qui étaient les siennes.

Des centaines de milliers de morts, des régions entières dévastées. Six mois, déjà, que le tsunami a tout emporté sur son passage. Si l'eau s'est retirée, les larmes coulent encore. «Alors que nous voudrions sérénité et apaisement, le doute nous ronge petit à petit, insidieux, douloureux, violent même», écrit, dans un Appel des familles, l'Association de soutien aux victimes résidant au Sofitel Magic Lagoon de Khao-Lak (Thaïlande), l'hôtel qui a connu le plus de victimes (autour de 200 morts dont 41 Français).

Si l'association est rongée par le «doute», c'est surtout à cause de l'attitude d'Accor. Certes, le géant français de l'hôtellerie (Sofitel et aussi Formule 1, Ibis, Novotel...) n'était pas propriétaire du site. Mais il avait accordé sa marque. «Accor est dès lors comptable de ce qui n'a pas été fait», tranche le président de l'association, Stéphane Gicquel, dont le frère a perdu sa femme et ses trois enfants.

Ce terrible «doute» est d'abord alimenté par plusieurs questions sans réponse. Par exemple, celle-ci : «Pourquoi le Sofitel n'a-t-il pas été évacué avant l'arrivée de la vague alors que plusieurs hôtels voisins l'avaient été ?», s'interrogent les familles des victimes. «Que puis-je leur dire, questionne à son tour, Jean-Marc Espalioux, PDG d'Accor. Nous avons, nous aussi,

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Arnaud de Blauwe

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