ENQUÊTE

TruffeLe véritable prix de l’or noir

Même pour les experts, la production de truffes conserve une part de mystère. Elle est aussi très risquée, et cela se reflète dans les prix.

En ce mois de juillet 2024, l’un des plus pluvieux de ces dernières années dans l’Hexagone, l’herbe est bien verte partout sur la parcelle, sauf au pied des chênes. Xavier Montet, président du Groupement des trufficulteurs de Saint-Pantaly-d’Excideuil, en Dordogne, nous montre ces ronds nus au sol. C’est lorsque ce « brûlé » se forme qu’il sait que les arbres commencent à produire. Dans sa parcelle, glisse-t-il, ni herbicide ni engrais, car « la truffe est un champignon trop délicat pour supporter les perturbations ». Alors que de nombreux producteurs ne cultivent qu’à peine quelques centaines d’ares, lui entretient près d’une dizaine d’hectares de truffière dans le département, en parallèle de son emploi dans une collectivité. Cela étant, même avec cette surface relativement importante, la truffe demeure pour lui un complément de revenu, les rendements variant de 1 à 80 kg/ha en fonction des années.

Activité rentable mais onéreuse

De façon générale, hormis quelques agriculteurs aux surfaces encore plus importantes, rares sont ceux qui tirent un salaire de cette production. « Ceux qui ne vivent que de la truffe, ce sont les conserveurs… ou des bonimenteurs », grince Xavier Montet. Si les ventes peuvent paraître importantes, les investissements doivent également être décomptés, insiste-t-il. De fait, entre

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Ivan Logvenoff

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