Erwan Seznec
Transports urbainsLa gestion dans 22 grandes villes
Keolis, Veolia Transport et Transdev. Trois géants dominent le paysage. Leur expertise est incontestable mais ils la facturent au prix fort. Après des années de semi-indifférence, les collectivités semblent se saisir du dossier. Il était temps. Le gisement d'économie se chiffre en dizaines de millions d'euros.
En matière de concentration de l'offre et de rentes de situation, le transport public urbain français suscite presque l'admiration. Treize groupes existaient dans les années 80. Il en reste trois : Keolis (filiale de la SNCF), Veolia Transport et Transdev. Le trio contrôle 83 % du transport urbain et détient le marché dans 20 des 22 villes de notre échantillon. Son chiffre d'affaires global en France a doublé en vingt ans. Ces sociétés protègent leur chasse gardée avec une efficacité impressionnante.
« Pactes de non-agression »
Keolis tient les transports en commun lyonnais depuis des décennies. Veolia gère Toulon depuis 1949 et Le Havre depuis plus d'un siècle. « À l'occasion des appels d'offres (...), ces entreprises ne se font jamais concurrence », notait le Conseil de la concurrence dans une décision rendue en juillet 2005. Ainsi, de 1996 à 1998, sur 122 marchés publics, les trois groupes étaient tous candidats dans cinq cas seulement. Ils avaient conclu des « pactes de non-agression » (l'expression figure dans des documents internes). « On échange Laval contre Chalon »,
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