Élisabeth Chesnais
TransportsLa petite reine à la peine
Le vélo ? Les sondés adorent, les experts le disent excellent pour la santé et la qualité de l'air urbain. Pourtant, les citadins le laissent au rancart. Un paradoxe très français.
Tous les sondages le confirment, les Français aiment le vélo. À les entendre, ils ne demandent qu'à enfourcher la petite reine au lieu de sortir la voiture du garage pour parcourir quelques kilomètres. À 95%, les sondés souhaitent l'aménagement de pistes cyclables. Les multiples manifestations organisées à l'occasion de la fête du vélo, ces 5 et 6 juin, confirment l'engouement. Sachant que plus de 50% des déplacements effectués en ville font moins de 3 km, la bicyclette devrait faire un tabac dans les rues de l'Hexagone. Il n'en est rien. Alors que 33% des déplacements se font à vélo à Copenhague, 28% à Amsterdam, les villes françaises affichent entre 1 et 3%. Seul Strasbourg fait mieux à 10%.
Citadins réticents
Comment expliquer un tel décalage entre les déclarations et la pratique ? «Trop dangereux», assurent les hésitants. Les chiffres de la Sécurité routière démentent la rumeur : le taux d'accidents dramatiquement élevé concerne les seuls deux-roues motorisés (voir encadré ci-dessous). «Blocage culturel», ajoutent les sceptiques. «Mais nos voisins ne naissent pas sur un vélo, rétorque Geneviève Laferrère, l'expert vélo du Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (Certu). C'est une question de volonté
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