Élisabeth Chesnais
Sous les algues, la plage
Surfez sur Internet, ouvrez les dépliants touristiques. Criques et plages de sable blond, eau turquoise... la Bretagne est belle. Pas l'ombre d'une marée verte. Gare aux surprises une fois sur place.
Les enfants qui ne peuvent plus se baigner ni même aller faire des pâtés sur le sable, les ballades impossibles tant l'odeur est insupportable, la vue imprenable sur la mer transformée en un immense champ d'algues pourrissantes, la villa bien située où l'on sent l'oeuf pourri dès que l'on ouvre une fenêtre, c'est ce qui s'appelle des vacances gâchées. Tableau sinistre mais malheureusement réaliste par endroits sur la côte bretonne. Les ravages de l'agriculture intensive, d'abord cantonnés aux rivières et à l'alimentation en eau potable, ont fini par gagner le littoral. Les nitrates de l'élevage hors sol s'attaquent désormais aux stations balnéaires prisées des touristes sous forme de marées vertes, ces quantités phénoménales d'algues qui viennent s'échouer sur le sable en plein été. Sur place, le sujet reste tabou. À de rares exceptions près, les professionnels du tourisme nient l'évidence (voir encadré ci-dessous). Surtout ne pas effrayer le vacancier et préserver la manne touristique à tout prix. Pour l'estivant, en revanche, la nuisance et le préjudice sont bien réels. Loin de régresser, le phénomène prend de l'ampleur. Les spécialistes recensaient une petite cinquantaine de plages touchées dans les années 90, on en compte plus d'une centaine
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