ENQUÊTE

SNCFLes contrôleurs ont la gâchette facile

Incités à faire preuve d’une sévérité exemplaire face aux fraudeurs, de plus en plus de contrôleurs « matraquent » les voyageurs de bonne foi. Parfois au mépris des règles.

« La SNCF a décidé de faire la “guerre” aux fraudeurs mais par là même aussi à ses clients les plus honnêtes. J’ai fait l’expérience de cette répression agressive qui me met en colère. » Le cas de ce lecteur n’est pas isolé : nous recevons de plus en plus de lettres décrivant une volonté manifeste de la part de certains contrôleurs de « faire du chiffre », sans égard pour la bonne foi de voyageurs victimes des circonstances. Parfois, les agents imposent des amendes nettement supérieures à celles prévues par les textes, le pire fraudeur étant dans ces cas-là celui qui porte l’uniforme.

« Arrivée à la gare de Voiron, je vois sur le tableau d’affichage, en face du train que je devais prendre, la mention “retard”, écrit Geneviève W. À ce moment-là, un train arrivait en gare, je me suis précipitée dedans car j’avais un rendez-vous médical à Grenoble. En montant, je vois le contrôleur et lui demande de régulariser ma situation. Il m’a infligé une amende de 50 € alors que mon billet coûtait 2,50 €. » Pourtant, un voyageur qui se présente spontanément au contrôleur ne doit payer que 7 € en plus du prix du billet pour les trajets inférieurs à 150 km (1). La différence entre son cas et celui d’un filou qui attend de voir si un

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