ENQUÊTE

Sites industrielsBombes en puissance

«Plus jamais ça, ni ici ni ailleurs», scandent les Toulousains depuis l'explosion de l'usine AZF. Un an après, qu'en est-il ? La vie est-elle plus sûre au voisinage des sites industriels à risques. Enquête.

Exproprier les riverains, fermer les sites dangereux, a-t-on entendu après Toulouse. Sous le coup de l'émotion, des maires ont annoncé la mise hors jeu d'installations. Aujourd'hui, elles sont toujours en place et en fonctionnement. «Propos démagogiques et ridicules», dénonce l'Association des communes Seveso (1), celles qui hébergent les industries les plus dangereuses. Gonfreville-L'Orcher, une ville de 10 000 habitants aux portes du Havre (76), pourrait être sacrée capitale du risque. Dix-sept périmètres de danger couvrent la moitié de son territoire, et 50 % des habitants y vivent. Les envoyer ailleurs ? «Le quartier le plus menacé a été créé au XIXe, note Jean-Paul Lecoq, le maire, quand les maîtres des forges ont construit les premières cités pour leurs ouvriers. Par la suite, c'est la raffinerie qui a bâti des logements pour son personnel.» À Salindres, dans le Gard, l'usine Rhodia-Chimie trône au coeur de la ville. Rien d'étonnant, la cité a longtemps vécu à l'ombre de Péchiney : logements Péchiney, établissements scolaires Péchiney, le tout installé au plus près du lieu de travail. À l'heure actuelle, 3 000 habitants vivent dans le périmètre de danger de l'industriel, avec une maternelle aux premières loges.

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Élisabeth Chesnais

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