ENQUÊTE

Signe de qualitéLes dérives du label rouge

Signe de qualité le plus populaire de tous, le Label rouge fête cette année ses quarante ans d'existence. Retour sur ses hauts et ses bas.

Le Label rouge fête cette année ses quarante ans d'existence. Ce sont les producteurs de poulets landais qui ont initié la démarche en 1965. «À l'époque, se souvient Georges Berbille, agriculteur et pionnier du label, l'élevage des poulets constituait un complément de revenus pour les gemmeurs, une catégorie sociale extrêmement pauvre.» Ces poulets, qui picoraient librement sous les pins, étaient d'une qualité bien supérieure aux volatiles de batterie qui commençaient à envahir la grande distribution naissante. Mais le marché, aux mains de volaillers de la région, restait limité. D'où l'idée des fermiers landais de se regrouper pour distribuer leurs produits à l'échelle nationale. Et de faire reconnaître leur différence par un signe officiel de qualité.

450 produits labellisés

Le ministère de l'Agriculture donna son feu vert et réglementa les conditions d'obtention du logo. La production sous label devait s'appuyer sur l'existence d'organismes certificateurs régionaux, sous le contrôle de l'État, et sur le respect de cahiers des charges précis. Pour les poulets, par exemple, les critères portaient sur la durée d'élevage (81 jours, actuellement, au lieu de 40 pour le poulet standard), les souches à croissance lente, l'existence d'un parcours extérieur, la nutrition, etc. Enfin,

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Florence Humbert

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