Arnaud de Blauwe
Sécurité routièreLa justice embraye
Accidents mortels, infractions du quotidien... : les tribunaux ont-ils changé d'attitude alors que la sécurité routière a été déclarée priorité nationale mi-2002 ? Éléments de réponse.
C'était le 24 juin dernier. Le tribunal correctionnel de Metz (57) condamnait Anthony S., un jeune conducteur âgé de 18 ans, à quatre ans de prison ferme. Au volant de sa BMW, qu'il pilotait à plus de 145 km/h, il avait, dix mois plus tôt, fauché trois adolescents âgés de 13 à 16 ans dans les rues de Talange (57). Toujours en juin, le 26 exactement, c'était le procureur de Créteil (94) qui réclamait huit années de prison fermes contre Samir C., 26 ans. En mai 2002, il avait tué, au volant d'une Porsche, une mère et ses deux fillettes qui attendaient tranquillement leur bus, à Vitry-sur-Seine (94). Le chauffard, qui roulait à 150 km/h, s'était enfui avant de se rendre au commissariat. Il écopera finalement de quatre ans de prison ferme.
Contre-pied
Depuis que la lutte contre l'insécurité routière a été érigée en chantier prioritaire par Jacques Chirac en juillet 2002, il semblerait, à la lecture de ces décisions, que les tribunaux aient embrayé sur cette voie. Jehanne Collard, avocate spécialisée dans les accidents de la circulation, n'en est pourtant pas persuadée : «La sécurité routière étant l'un des sujets du moment, la presse rend compte plus régulièrement des
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