Élisabeth Chesnais
Ressources en eauLa pénurie organisée
La sécheresse a bon dos pour justifier les arrêtés de restriction d'eau. La vraie raison est ailleurs, dans l'explosion des besoins en eau quand les rivières sont au plus bas.
Tous les étés ou presque c'est la même chose, des arrêtés préfectoraux restreignent l'usage de l'eau. Interdiction de laver la voiture, d'arroser la pelouse, de remplir la piscine... Ils ont été particulièrement nombreux en 2003 du fait de la sécheresse exceptionnelle qui a frappé le territoire, mais une partie des départements les reconduit chaque année. En Côte-d'Or, en Isère, dans le Gers, la Vienne et ailleurs, c'est la règle. À moins de conditions météo particulièrement pluvieuses, 2004 n'y échappera pas. L'argument de la sécheresse, en effet, n'explique pas tout. Il y a la saison, bien sûr. En été, quand il ne pleut pas, le débit des cours d'eau baisse. C'est ce que les spécialistes appellent la période d'étiage. Un phénomène naturel récurrent vieux comme le monde. La nouveauté, c'est le risque de pénurie d'eau qui y est associé de plus en plus souvent. La faute à qui ? À l'augmentation phénoménale des prélèvements d'eau les mois d'été, au moment où la ressource disponible est à son niveau le plus bas.
A priori, tout le monde est responsable. À commencer par le secteur de l'énergie, le premier à prélever, avec 25 milliards de mètres cubes par an. Suivent les ménages, avec 6 milliards de mètres cubes, puis les agriculteurs, 5 milliards et, enfin,
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