ENQUÊTE

Ressource en eauLa guerre des bassines

Ce printemps, des scènes d’une violence inouïe se sont produites à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. La lutte contre les retenues d’eau au bénéfice d’agriculteurs s’y radicalise. Mais qu’en est-il de l’impact sur la ressource aquatique ? Que Choisir fait le point… sereinement.

Les retenues collinaires ne captent que les eaux de ruissellement, pour se remplir de celles de pluies ou de la fonte des neiges. À l’inverse, les retenues de substitution, appelées bassines par leurs adversaires, prélèvent l’eau dans les nappes phréatiques. En ces temps de sécheresse et de recharge insuffisante de la ressource souterraine, la question de leur pertinence se pose. Les interdire ou en créer d’autres afin de réduire le pompage dans les nappes et les rivières en été, lorsque ces dernières sont au plus bas, est le seul débat qui vaille. Mais il mérite des échanges sérieux et dépassionnés, pas des invectives qui empêchent de faire avancer les choses.

Il existe six agences de l’eau en France, et ce n’est en rien l’effet du hasard. Elles correspondent à de grands bassins hydrographiques délimités par la ligne naturelle de partage des eaux, d’où leurs grandes différences de superficie. Alors que celui d’Artois-­Picardie ne s’étend que sur 20 000 km2, soit 3,6 % du territoire, celui d’Adour-Garonne en couvre un cinquième, avec 117 650 km². De son côté, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse intervient

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Élisabeth Chesnais

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