Élisabeth Chesnais
Ressource en eauDes tensions en cascade
Entre les prélèvements d’eau agricoles exacerbés au cœur de l’été, les pompages industriels et les sécheresses de plus en plus intenses, les conflits sur l’usage de la ressource se multiplient. Le point au travers de trois cas emblématiques.
L’irrigation du maïs en plein cœur de l’été constitue un sujet de discorde majeur. Contrairement à la plupart des grandes cultures, qui nécessitent beaucoup d’eau au printemps, à une saison où elle est abondante et où les pluies sont relativement fréquentes, le maïs est une plante tropicale assoiffée au moment où rivières et nappes souterraines sont à leur plus bas niveau, et les averses, rares. Les mésententes culminent dans le grand Sud-Ouest. Le bassin Adour-Garonne s’y étend du Massif central aux Pyrénées. Il englobe les métropoles de Bordeaux (Gironde) et de Toulouse (Haute-Garonne), s’étire de la Charente-Maritime à la Lozère et du littoral basque jusqu’à l’Ariège. Or, dans ce territoire qui couvre un cinquième de l’Hexagone, 90 % de l’eau consommée en été sert à l’irrigation agricole ! On comprend la colère des autres usagers, d’autant que l’alimentation en eau potable y est menacée par endroits. Durant l’été 2017, les villes de La Rochelle et de Royan (Charente-Maritime) ont subi des restrictions particulièrement sévères. Des syndicats d’eau des Deux-Sèvres ont même dû acheter de l’eau potable à d’autres structures, tandis que les départements du Tarn
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