Erwan Seznec
ENQUÊTE
Résidences Pierre & VacancesMalchance ou mensonge ?
Invoquant une conjoncture difficile, le spécialiste de la vente et de la gestion de résidences de vacances a imposé à des milliers de propriétaires particuliers, qui mettent leur appartement en location par son intermédiaire, des révisions de contrat douloureuses, avec des baisses de loyer pouvant aller jusqu’à 75 %. Pierre & Vacances est-il seulement victime de la crise, comme il le soutient ou a-t-il manqué de sincérité envers ses clients ?
En 2013, Pierre & Vacances admettait des révisions à l’échéance des baux sur un tiers de son parc de 50 000 logements en France, soit des milliers de particuliers chaque année. De résidence en résidence, le même schéma se répète. Les propriétaires achètent un appartement et le confient en gestion à Pierre & Vacances pour vingt ans. Ils se sont endettés, rassurés par la promesse contractuelle de loyers garantis par un bail de neuf ans renouvelable. À l’échéance, Pierre & Vacances impose une baisse des loyers de 30 %, 50 %, voire davantage. Les propriétaires découvrent alors que leur marge de négociation est réduite. Ils peuvent difficilement congédier le bailleur, propriétaire des parties communes ou revendre, sur un marché déprimé.
Une politique planifiée
En 2012, Pierre & Vacances a adopté un plan « Win 2016 ». Il prévoyait, d’ici 2017, 45 millions d’euros d’économie sur la « charge des loyers », c’est-à-dire sur le dos des propriétaires. Sur
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