ENQUÊTE

Réserve sanitaireLes renforts oubliés

La réserve sanitaire mobilise des professionnels de santé de tous horizons. Mais lors de l’épidémie de Covid-19, le système a montré ses limites.

C’était il y a 15 ans… L’Organisation mondiale de la santé (OMS) donnait l’alerte. Elle craignait que la rencontre de la grippe aviaire et de la grippe humaine classique ne fasse apparaître un virus susceptible de déclencher une épidémie planétaire, à l’instar de celui de la grippe espagnole, qui provoqua entre 20 et 40 millions de morts en 1918-1919. Depuis, les Français se sont familiarisés avec la dangerosité de nouveaux agents pathogènes : le MERS-CoV (Sras), le H5N1 (grippe aviaire) ou, dernièrement, le SARS-CoV-2 (Covid-19). D’après l’Académie vétérinaire de France, certaines souches virales ­hébergées par les animaux peuvent franchir facilement la barrière ­d’espèce et infecter l’homme. On parle alors de zoonose. Ce type de contamination ­représente 75 % des maladies infectieuses humaines émergentes.

Un dispositif inspiré des États-Unis

Mais revenons à 2005. À l’époque, le professeur Didier Houssin est directeur général de la santé. Il raconte comment est née la réserve sanitaire, si souvent évoquée au plus fort de la pandémie de Covid-19. « Nous étions au cœur de la menace de H5N1, autrement nommé la grippe aviaire, et nous devions prendre des dispositions préventives, se souvient-il. Pour autant, je voyais bien que la Direction générale de la santé (DGS) n’avait pas les

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