ENQUÊTE

Rémunérations à la SNCFLes signaux sont au rouge

Année après année, et malgré des réductions d’effectifs, la masse salariale de la SNCF progresse nettement plus vite que le nombre de voyageurs transportés. Même des représentants du personnel en conviennent, il faut corriger le tir. L’avenir de la compagnie en dépend.

La première alerte officielle sur le dérapage des rémunérations a été lancée en décembre 2011, lors des Assises du ferroviaire. Une des commissions relevait qu’à la SNCF « les augmentations salariales se sont établies, en moyenne sur les dix dernières années, à un niveau de 2,5 % par an en plus de l’inflation », soit 4,25 % annuels nets. Un rythme quatre fois supérieur aux évolutions dans le privé, que la compagnie nationale « ne peut durablement supporter », sauf à « se déconnecter de son environnement économique ». La SNCF étant de fait en concurrence avec l’avion et la voiture (en attendant l’autocar, libéralisé par la loi Macron de 2015), la commission appelait à davantage de « modération salariale ». Elle relevait qu’une simple « réduction de moitié de l’écart de progression des salaires avec les entreprises du secteur privé » représenterait « un allégement des coûts d’un milliard d’euros par an au bout de 10 ans ». Un milliard, soit dix euros par billet de TGV vendus chaque année. Ou encore, de quoi remplacer tous les trains vétustes toujours en service en Île-de-France.

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