Élisabeth Chesnais
ProspectusLa pub charge et se décharge
Les imprimés publicitaires qui encombrent nos boîtes aux lettres enfin taxés ? C'est inscrit dans la loi, mais le décret d'application tarde à venir. En attendant, les ménages financent.
Vous ne supportez plus les tonnes d'imprimés publicitaires déversés dans votre boîte aux lettres ? On peut le comprendre. Chaque année, 40 kg de prospectus l'inondent sans que vous les ayez réclamés et, pour peu que vous habitiez à proximité d'une zone commerciale où la concurrence entre enseignes fait rage, l'invasion publicitaire peut atteindre 75 kg. Soit, au total, 1 million de tonnes de papier qui deviennent aussitôt autant de déchets, souvent sans avoir servi. Or, ces déchets ont un coût. En bonne logique, en application du principe pollueur/ payeur, c'est le producteur qui devrait en financer l'élimination. Dans les faits, c'est une tout autre affaire. La grande distribution, responsable aux deux tiers du tonnage, et les éditeurs de journaux de petites annonces ne déboursent pas le moindre euro. Les ménages cotisent à 100 % pour des déchets qui ne sont pas les leurs ! Même si l'addition paraît indolore puisqu'elle est intégrée à la taxe sur les ordures ménagères, l'ardoise est lourde. Les particuliers dépensent 150 millions d'euros chaque année pour se débarrasser de tous ces dépliants et prospectus qu'on leur impose. Loin de la logique du pollueur/ payeur, c'est le règne du pollué/ payeur qui prévaut. La grande distribution gagne sur
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