Projets locauxLa contestation s’amplifie

« Les projets qui s’inscrivent dans le territoire proche ont toujours fait naître des contestations, des tensions entre l’intérêt général et l’intérêt particulier, connues sous le nom de syndrome Nimby (1), perçu comme honteux et égoïste. Ce qui change, poursuit Christian Le Bart, professeur de science politique à Sciences Po Rennes (35), c’est la légitimité de la défense du paysage, du cadre de vie contre le bétonnage. Ces valeurs environnementales subliment l’individualisme des riverains. Mais, en réalité, le rêve des propriétaires reste toujours d’être les derniers autorisés à construire. »

Alors, quand les élus décident de densifier l’habitat sur leur territoire afin éviter d’imperméabiliser des surfaces naturelles et d’accaparer des terres agricoles – autant de raisons écologiques louables qui devraient faire consensus –, c’est un peu partout la bronca. Du nord au sud et d’est en ouest, rares sont aujourd’hui les maires qui peuvent envisager de créer des équipements neufs sans se confronter à des adversaires ou même réhabiliter un lieu en déshérence sans rencontrer de vives protestations.

À Palaiseau (91), par exemple, le tout nouveau conservatoire de musique intercommunal a beau avoir été bâti sur le site d’une ancienne