Florence Humbert
Produits fermiersCache-cache avec la qualité
La mention «produit fermier» devrait être réglementée prochainement. Une notion plutôt floue, qui ne sera pas forcément éclairée par un décret.
Certains mots semblent dotés d'un pouvoir magique : «fermier», par exemple, a la faculté de titiller irrésistiblement les papilles des consommateurs... et d'alimenter le tiroir-caisse des commerçants. Les crises sanitaires successives ont marqué les esprits et engendré la défiance à l'égard des produits industriels. Aux yeux de beaucoup d'entre nous : small is beautiful. La production fermière s'oppose à l'industrie agroalimentaire, à son caractère machinal et inhumain, et à l'uniformisation des goûts qui en découle. Face à cet anonymat, le consommateur aspire à renouer des liens avec le producteur. D'où la vogue des marchés fermiers, qui se multiplient dans les villes et les villages, même si les produits proposés sur les étals ne sont pas tous, loin s'en faut, issus d'exploitations agricoles artisanales. Et l'utilisation abusive du mot «fermier» est d'autant plus facile que le concept est actuellement des plus flous. Il n'en existe d'ailleurs aucune définition générale, de caractère législatif ou réglementaire. Seule fait foi aujourd'hui une doctrine de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), en cours d'évolution, s'appuyant sur la jurisprudence des tribunaux.
Un terme à
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