Produits bio importésL'ombre d'un doute

Les produits bio ont le vent en poupe. Ce marché de deux milliards d'euros est en augmentation constante d'environ 10 % par an depuis dix ans. Mais la production ne suit pas. Les surfaces cultivées en bio n'ont progressé que de 7 % en cinq ans (2002 à 2007), pour atteindre péniblement les 2 % de la surface agricole utile, l'un des scores les plus faibles de l'Union européenne. Ajoutons à cela l'impossibilité de produire certaines denrées sur le sol français (café, thé, épices, etc.) et l'offre paradoxale de légumes hors saison dans certains magasins bio : les produits importés se font de plus en plus envahissants dans les rayons. Pas moins de 60 % des fruits et légumes et la moitié des produits d'épicerie sèche viennent de l'étranger. La réglementation exige qu'ils soient doublement contrôlés, dans le pays de production et en France. Trois organismes certificateurs (OC) français sont autorisés à réaliser des contrôles à l'étranger ; cinq dans l'Hexagone. Mais dans les deux cas, Ecocert est le leader incontesté.

Ce système de double surveillance suffit-il à s'affranchir de toute dérive ? La question est légitime. Après une sombre histoire de minéraux chinois pour l'alimentation animale contaminés au cadmium et utilisés en 2006 par des agriculteurs bio aussi bien que conventionnels, l'affaire du soja «