ENQUÊTE

Produits antironflementBeaucoup de bruit pour rien

Ronfler n’est pas forcément anodin. Les allégations audacieuses des nombreux produits en vente libre ne doivent pas faire illusion : les preuves de leur efficacité sont minces, voire inexistantes. Pour les cas sévères, les solutions passent par le médecin.

Les courbes qui indiquent la fréquence du ronflement selon l’âge grimpent inexorablement jusqu’à 60 ans. Ensuite, c’est la chute. Lorsqu’on demande les raisons de cette inversion de tendance au docteur Nicole Meslier, responsable du Centre de médecine du sommeil d’Angers, elle avance une explication : « Ce n’est pas une certitude mais il se pourrait que les ronfleurs les plus sévères soient déjà morts à 70 ans. » Voilà qui pose clairement les données du problème. Le ronflement, qui suscite au mieux la moquerie, au pire l’exaspération du conjoint, devrait être pris plus au sérieux. Car, dans environ 10 % des cas, il provoque des apnées du sommeil, des pauses respiratoires qui peuvent survenir plus de trente fois par heure dans les cas les plus sévères. Ces asphyxies répétées sont loin d’être anodines. L’apnée du sommeil est un facteur d’hypertension, de pathologies cardio-vasculaires de tous types (infarctus, AVC, etc.), mais aussi de diabète.

Apnée du sommeil, comment savoir ?

La probabilité de souffrir d’apnée s’évalue d’abord en caractérisant le ronflement lui-même. Si vous ronflez depuis plusieurs années, toutes les nuits ou presque et que le bruit dérange votre

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