Anne-Sophie Stamane
Procès MediatorLe labo qui gavait les experts
Au tribunal de Paris, le procès Mediator, auquel Que Choisir assiste, touche à sa fin. La défense des laboratoires Servier, accusés de tromperie, homicide involontaire et trafic d’influence, a fait long feu face aux témoignages des victimes de ce médicament.
« Excuses » aux victimes du Mediator et « sincères regrets ». Le 8 juin dernier, lors de la reprise du procès au tribunal judiciaire de Paris, Olivier Laureau, le président du groupe Servier, a tenté de faire bonne figure. Pas de quoi faire oublier, toutefois, que depuis le début du procès Mediator, il y a sept mois, la ligne de défense du laboratoire n’a jamais varié : rejeter farouchement l’accusation de tromperie. Pour les dirigeants de la firme, le Mediator (benfluorex) était bien un antidiabétique, pas un dangereux coupe-faim. Jean-Philippe Seta, ancien directeur opérationnel, a argué que les fenfluramines – la famille à laquelle appartient le traitement – n’ont rien à voir avec les amphétaminiques, qui régulent entre autres l’appétit. Pour blanchir le groupe pharmaceutique, il n’hésite pas à user de termes et de détours complexes : « Il y a des analogies structurelles, mais les propriétés pharmacologiques [du Mediator] sont différentes, justifie-t-il à la barre. Les amphétamines agissent par voies catécholaminergiques et dopaminergiques, les fenfluramines, par voies sérotoninergiques. » Interrogé par une avocate de victimes, il répond, sûr de lui, que « le benfluorex
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