Anne-Laure Lebrun
PrédiabèteHistoire d’un concept controversé
Inventée pour alerter patients et médecins, la notion de prédiabète désigne une hausse anormale de la glycémie. Mais en transformant une anomalie en une quasi-maladie, elle convertit des individus bien portants en malades à traiter. Pourtant, la majorité des personnes prédiabétiques ne deviennent pas diabétiques.
En 40 ans, la prévalence du diabète du type 2 a quadruplé. Elle devrait atteindre 700 millions de cas d’ici 20 ans. Une épidémie mondiale qu’il est devenu urgent de freiner. Dans ce contexte, au début des années 2000, l’Association américaine de diabétologie (ADA) invente le terme de prédiabète pour qualifier une glycémie (taux de sucre dans le sang) plus élevée que la normale, mais pas suffisamment pour poser un diagnostic de diabète. Une enquête parue dans Science raconte que l’ADA cherchait un mot « capable de faire peur au grand public et aux médecins pour les inciter à agir ». En 20 ans, ce terme marketing s’est installé dans les médias, mais aussi dans la littérature scientifique, et mène aujourd’hui à des controverses.
Un risque, pas une maladie
Ce néologisme de l’ADA ne revêt pourtant rien de nouveau. Il regroupe deux troubles de la glycémie : l’hyperglycémie à jeun, qui signe une hausse de la production de glucose par le foie, et l’intolérance au glucose due à une perte de sensibilité des tissus à l’insuline (voir encadré ci-dessous). Selon la cohorte Constances, 7,4 % des
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