ENQUÊTE

Portage des repasC'est pas bombance

La lutte contre la dénutrition des personnes âgées est affichée comme une priorité. Les repas proposés par les services de portage à domicile ont pourtant trop souvent de quoi couper l'appétit.

Certains détails en disent long. Quand on cherche à s'informer sur le portage des repas en surfant sur le site du ministère en charge des personnes âgées, on aboutit à cette définition : « Ce service est réservé aux personnes ne pouvant sortir de chez elles en fonction de leur état physique, pour une courte durée, en principe dans des situations exceptionnelles. » Comme une fin de non-recevoir adressée à tous ceux qui auraient besoin de ce service sur le long terme ou qui, bien que pouvant sortir, n'auraient plus la capacité physique ou pas la compétence nécessaire pour se préparer les repas.

On avait pourtant cru comprendre que le maintien à domicile des personnes âgées était considéré comme une priorité. Et que leur garantir l'accès à une alimentation correcte, meilleur moyen de prévenir l'apparition de diverses pathologies, conditionnait la réussite de cette politique. Le Programme national nutrition santé (PNNS) place en effet la dénutrition des seniors au nombre de ses cibles privilégiées. Et la loi de santé publique votée en août 2004 fixe même des objectifs chiffrés : réduire de 20 % le nombre de personnes âgées dénutries, aussi bien en institution qu'à domicile où elles seraient, selon de rares estimations, aux alentours de

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Marie-Line Huc

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