ENQUÊTE

Pollution sonoreUn fléau passé sous silence

Surdité, sommeil perturbé, maladies cardiovasculaires… les multiples sources de bruit auxquelles nous sommes exposés menacent notre santé. La réponse publique n’est pas à la hauteur, faute d’une réglementation adaptée et d’une réelle volonté politique.

Nous vivons dans un monde assourdissant. Les voitures et les avions, les quads et les jet-skis, les tronçonneuses et les perceuses, les enceintes et les téléphones, les marteaux-piqueurs et les bips de nos différents équipements : tout, autour de nous, contrecarre cette aspiration au silence qui nous a saisis depuis le confinement. Cette cacophonie ne compromet pas seulement notre tranquillité. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le bruit représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe, derrière la pollution atmosphérique. D’ailleurs, on ne parle plus seulement de nuisance, mais également de pollution sonore. Les deux tiers des Français disent en souffrir de façon plus ou moins régulière.

Diverses sources de nuisances sonores

Exemple type, les riverains des aéroports. L’essor continu du trafic leur impose des conditions de vie de moins en moins supportables. L’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires a averti en mars dernier : « La programmation des vols est supérieure aux capacités du ciel européen. » Entre autres conséquences, elle déplore une explosion du nombre

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