ENQUÊTE

Pollution plastiquePitié pour nos océans !

Les fibres textiles et les particules issues des pneus représentent presque les deux tiers des microplastiques primaires polluant les mers, avec des effets potentiellement délétères sur la vie marine.

Laver nos vêtements et prendre notre voiture sont les activités du quotidien les plus néfastes pour les fonds marins. D’innombrables microfibres textiles se détachent des habits synthétiques au fil des lessives. Un pneu, lui, « perd 4 kg de matière au cours de sa vie, alerte Arnaud Huvet, biologiste à l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). On estime que 2,9 millions de tonnes de particules de pneus sont arrachées chaque année. Or, elles renferment des métaux et des dérivés d’hydrocarbures, qui sont libérés dans l’eau. » La majeure partie de ces débris finissent dans la mer, via le ruissellement de la pluie, les rivières, le vent et les eaux usées (le reste étant piégé dans les sols). Bilan, les fibres textiles et les fragments de pneus représenteraient respectivement 35 % et 28 % des microplastiques primaires (lire l’encadré) qui polluent les océans (1). « 90 % de ces déchets ressemblent à du plancton, et ils sont avalés par les petits poissons, les coquillages et les crustacés, souligne Arnaud Huvet. La plupart des gros morceaux de plastique ne font que transiter dans les organismes avant d’être évacués. Mais cela suffit à perturber le système digestif. » Quant aux plus fines particules, de taille nanométrique,

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