Élisabeth Chesnais
Pollution industrielleUn recul en trompe-l'oeil
Les données sont formelles, la pollution d'origine industrielle régresse. Mais au voisinage des installations, on reste sceptique. Qu'en est-il vraiment ? Peut-on se fier aux chiffres ?
Rien à faire. On a beau leur montrer les graphiques des organismes de surveillance de la qualité de l'air qui attestent d'une amélioration, les courbes des polluants rejetés dans l'eau orientées à la baisse, autant de preuves irréfutables, les riverains des sites industriels ne croient guère à la réduction des pollutions industrielles. Les événements, d'ailleurs, leur donnent parfois raison. Dans le Nord, en Seine-Maritime, dans les Bouches-du-Rhône, les alertes viennent trop souvent rappeler la présence des usines. Pic de dioxyde de soufre, c'est une ritournelle bien connue autour de l'étang de Berre. «Sur 30 ans, les émissions de SO2 ont été divisées par deux, assure pourtant Airfobep, l'organisme chargé de la surveillance de l'air. Mais, comme on durcit les normes, les progrès des industriels ne se voient pas, on a l'impression que ça se dégrade.»
De fait, si les usines ont longtemps craché des polluants sans rendre de comptes, ce n'est plus le cas. TotalFinaElf vient d'en faire l'expérience dans le Nord. En décembre, les dirigeants de la raffinerie de Mardyck (59) ont écopé d'un mois de prison avec sursis et d'une amende, pour avoir négligé d'alerter la Drire (1) alors que les rejets dépassaient la limite réglementaire.
Au quotidien, les nuisances
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