Élisabeth Chesnais
Pollution de l’eauDes milliards engloutis sans résultat
Pas de révolution dans la politique de l’eau malgré la contamination persistante des rivières et des nappes souterraines par les nitrates et les pesticides. Les consommateurs financent toujours la dépollution, dans un drôle de système où le pollué est aussi le payeur.
Depuis début 2013, les six agences de l’eau, qui se partagent le territoire avec la mission de protéger la ressource, ont lancé leur 10e programme, autrement dit leur stratégie pour les six ans à venir. Pas de chance pour les consommateurs, c’est encore leur facture d’eau qui va financer la lutte contre la pollution des rivières et des nappes souterraines, ainsi que toutes les actions engagées pour atteindre les objectifs fixés par la directive-cadre européenne adoptée en 2000, à savoir la reconquête du bon état des milieux aquatiques. À travers les fameuses lignes de taxes qui gonflent les factures d’eau, « préservation des ressources en eau », « lutte contre la pollution » et « modernisation des réseaux », les ménages versent l’essentiel du pactole dont disposent les agences de l’eau, soit 2 milliards par an. À hauteur de 80 % en Loire-Bretagne, 83 % en Adour- Garonne, 84 % en Rhin-Meuse, 86 % en Rhône- Méditerranée-Corse, 88 % en Artois-Picardie et plus de 90 % dans le bassin Seine-Normandie. Le problème n’est pas nouveau, Que Choisir l’avait déjà dénoncé en 2007, soulignant l’échec cuisant de la politique de l’eau menée aux frais des
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