ENQUÊTE

Politique de l'eauLa faillite à prix d'or

Deux milliards d'euros investis chaque année, une pollution des rivières et des nappes souterraines qui persiste et un objectif de « bon état » impossible à atteindre. L'échec est cuisant, mais les agences de l'eau s'obstinent. Aux frais des consommateurs.

Voilà quarante ans que ça dure, quarante ans que les agences de l'eau ont pour mission de lutter contre la pollution de la ressource en eau, quarante ans qu'elles financent leurs actions à 85 % auprès des ménages. Leurs redevances alourdissent régulièrement la facture d'eau. Elles en représentaient 8 % en 1991, 17 % en 1999. Après une baisse momentanée à 15 % en 2004, le bassin Seine-Normandie a prévu de les augmenter de 24 % de 2007 à 2012, Loire-Bretagne de 29 %, Artois-Picardie et Rhin-Meuse de 30 %. Les particuliers vont devoir payer 92,7 % des redevances perçues en Seine-Normandie, 88 % en Artois-Picardie. Les six agences qui se répartissent le territoire récupèrent ainsi près de deux milliards d'euros par an auprès des consommateurs. Au nom de quoi ?

La pratique du pollué-payeur

Dans les textes, tout est clair et irréprochable, l'argent est perçu en fonction des pollutions émises. En Adour-Garonne, « l'agence perçoit des redevances auprès des différents usagers en fonction des perturbations que leurs activités entraînent sur les milieux aquatiques. C'est l'application du principe pollueur-payeur. » L'UFC-Que Choisir et les

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Élisabeth Chesnais

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